Programme éducatif

Prévention de l'extrêmisme violent par l'éducation

L’initiative « Faire revivre l’esprit de Mossoul » consiste également à garantir un environnement d’apprentissage sûr pour chaque enfant. L’Iraq traverse une période de transition. La plupart des enfants ont perdu trois années d’enseignement, de 2014 à 2017, tandis que ceux qui sont restés à l’école ont été exposés à l’idéologie violente et extrémiste de Daech.

Pour soigner une partie de ces traumatismes, l’UNESCO a lancé le projet « Prévention de l’extrémisme violent par l’éducation », qui est mis en œuvre en partenariat avec le ministère de l’Éducation, Stichting ZOA, l’Institut iraquien pour le développement et l’Université d’Ulster. Ce projet vise à renforcer la résilience des enseignants et des élèves du primaire face aux idéologies de l’extrémisme violent, ainsi que leur engagement en faveur de la non-violence et de la paix au travers de stratégies éducatives appropriées.

L’objectif consiste à développer les connaissances cognitives et comportementales telles que : la pensée critique, la capacité à considérer les choses sous des angles différents, la compréhension de la complexité, le courage moral et le comportement en ligne responsable.

L’UNESCO a déjà formé 2 000 enseignants du primaire dans 130 écoles, 750 enseignants du secondaire dans 50 écoles, ainsi que des directeurs d’école et 5 400 parents (dont 75 % de femmes), et 50 000 enfants et jeunes ont été sensibilisés par des messages éducatifs diffusés sur les réseaux sociaux.

Avec le soutien de l’Union européenne, l’UNESCO œuvre également en faveur de l’accès de la communauté à un enseignement primaire et secondaire de qualité, notamment en répondant aux besoins des réfugiés, des personnes déplacées et autres.

Cette initiative vise à créer un environnement sûr et propice à l’apprentissage dans les écoles, en renforçant les capacités des enseignants, en fournissant des manuels scolaires et du matériel pédagogique aux enfants en âge d’aller à l’école, en améliorant le bien-être des enfants grâce à un soutien psychosocial et en réduisant le risque d’exposition des enfants aux munitions et mines non explosées grâce à une campagne de sensibilisation.

École primaire Al-Ekhlas

L’école primaire Al-Ekhlas est installée dans le quartier ouest de la vieille ville de Mossoul depuis près de 60 ans. En 2016, les élèves et leurs familles ont vu leurs rêves d’un avenir prometteur s’effondrer sous le poids de la guerre et des destructions. Avec le soutien de l’Union européenne, l’UNESCO a entrepris de reconstruire cette école.

Les élèves, les parents et les administrateurs scolaires ont apporté leurs idées pour la conception par le biais d’un processus consultatif. La première étape a été franchie en janvier 2020 lorsque ARCO (Architecture et Coopération) a achevé le design d’Al-Ekhlas. Les travaux de reconstruction sont désormais en cours. À sa réouverture, l’école suivra le Cadre des Écoles heureuses de l’UNESCO, qui encourage une culture de la paix et de la réconciliation dès la salle de classe.

Primary school in Mosul

Programme d'enseignement et de formation techniques et professionnels

L’UNESCO a également lancé un programme d’éducation et de formation techniques et professionnelles (EFTP) à l’intention des adultes à Mossoul, combinant l’enseignement général, l’étude des technologies et des sciences connexes, ainsi que l’acquisition de compétences pratiques utiles dans le monde du travail.

Le projet permet de remédier aux problèmes liés au manque d’opportunités de formation et de compétences chez les jeunes chômeurs dans les zones urbaines. 1 315 stagiaires ont déjà été formés, dont 18 % de femmes. Tout au long du projet, ils suivront une formation technique et professionnelle basée sur les compétences dans le domaine de la construction ; 80 % des diplômés rejoindront une formation en alternance sur site portant sur la réhabilitation des bâtiments historiques.

Les compétences acquises sont pertinentes pour l’ensemble du secteur de la construction et augmenteront les chances des stagiaires de trouver du travail. Les projets de reconstruction sont également une source importante d’emplois. Les projets de reconstruction du patrimoine et des habitations constituent des bassins d’emploi importants pour ces stagiaires : l’UNESCO a déjà créé 3 152 postes depuis le début de l’initiative — et au moins un millier d’autres sont déjà prévus.

« Lorsque la ville a été libérée, j’avais perdu tout espoir et je ne trouvais pas de travail. Mais, en 2019, j’ai entendu parler du programme d’EFTP et j’ai postulé. Quelques mois plus tard, on m’a appelé pour m’inviter à participer à une formation dans la section maçonnerie, qui a duré 45 jours. Cette possibilité de formation s’accompagnait d’un premier emploi de suivi des travaux au sein de l’entreprise Shams alhumam, également financé par l’UNESCO. À la fin de ce contrat, j’étais prêt pour trouver un emploi par moi-même. J’ai postulé pour la société SAMI, et j’y travaille actuellement. L’EFTP a vraiment changé ma vie dans le bon sens. »

Rayan Riadh AhmadÂgé de 33 ans, il est diplômé d’un institut technique. Son frère a été assassiné par Daech durant la guerre.
Programme d'enseignement et de formation techniques et professionnels à Bassorah

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Mosul - Basra vocational training
Mosul - Basra vocational training
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« Les noms nous sont communiqués par le biais de l’institut professionnel ou de la base de données de recherche d’emploi. Pour que les participants puissent apprendre un nouveau métier tout en subvenant aux besoins de leur famille, ils reçoivent également une somme d’argent à titre d’indemnités journalières… Nous faisons des propositions adaptées à chacun. »

Raya Issasuperviseur de l’EFTP

Recréer un vivier de professionnels et d’artisans du patrimoine

L’UNESCO a également mis en œuvre un programme de formation avec le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) et l’Université de Mossoul, qui répond au besoin de recréer un vivier de professionnels et d’artisans du patrimoine à Mossoul, ainsi que de garantir leur participation directe au processus de reconstruction.

Le programme de formation s’adresse à deux catégories de travailleurs : 50 professionnels locaux (architectes, ingénieurs et archéologues), qui devraient participer à l’évaluation et à la documentation des dommages, ainsi qu’à l’identification des interventions nécessaires ; et 70 artisans locaux, en tant qu’acteurs clés dans l’exécution concrète des travaux de restauration et de reconstruction.

La première étape, lancée en 2021, a donné lieu à un recensement des matériaux et des techniques de construction historiques les plus courants à Mossoul, ainsi qu’à une évaluation complète des compétences d’artisanat de la ville, afin d’identifier les besoins réels, en particulier en matière de maçonnerie de pierre, de restauration de l’albâtre, de stucs, de métallurgie et de menuiserie.

Un atelier de trois jours comprenant des visites de sites et des exercices sur le terrain devrait également être organisé.

Améliorer l’employabilité des jeunes vulnérables

Améliorer l’employabilité des diplômés dans des secteurs économiques pertinents répondant aux besoins du marché du travail à Ninawa grâce à des programmes de formation orientés vers l’emploi basés sur des programmes actualisés et des installations améliorées du Centre de formation professionnelle de Mossoul et de deux écoles professionnelles.

Le projet proposé bénéficie des synergies de la composante EFTP de l’UNESCO « Raviver l’esprit des vieilles villes de Mossoul et de Bassora », qui transformera le centre de formation professionnelle de Mossoul en un centre d’excellence (CoVE) pour dispenser une formation en construction axée sur les compétences. Cette proposition vise à étendre cette approche en se concentrant sur trois secteurs supplémentaires d’activité économique pertinente pour Ninawa (dont un pour le centre de formation professionnelle de Mossoul).

« Ma mère n’était pas enthousiaste à l’idée que je travaille sur des chantiers de construction, où la main-d’œuvre est en général essentiellement masculine. Mais elle m’y a autorisée après s’être rendue sur place, au début, et avoir vu que d’autres jeunes femmes travaillaient là. »

Iman TahaÂgée de 27 ans, elle travaille également l’albâtre. Elle est divorcée et subvient aux besoins de son enfant, des enfants de sa sœur décédée, ainsi qu’à ceux de sa mère.

L'éducation en chiffres

1 315
personnes diplômées du programme de l'EFTP
1 500
enseignants, éducateurs et parents formés

à la prévention de l'extrémisme violent par l'éducation, encadrant 50 000 étudiants

90 %
des étudiants mossouliotes déplacés par le conflit

Les élèves et les enseignants ont souvent subi des traumatismes physiques/psychologiques

109
Salles de classe réhabilitées

par l'UNESCO dans la province de Ninive, y compris à Mossoul

20
Étudiants du département théâtre de l'Institut

des Beaux-Arts de Mossoul ont bénéficié de formations au Filmlab