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Les ministres africains des TIC s'engagent à soutenir la mise en œuvre de la Déclaration de Windhoek +30

Les participants de 13 pays africains, dont les ministres des TIC d'Angola, d'Eswatini, du Lesotho, de Namibie et d'Afrique du Sud, se sont réunis pour discuter de l'information en tant que bien commun et de son importance pour l'avenir du continent.

Ils ont également entendu un appel du ministre namibien des technologies de l'information et de la communication, Peya Mushelenga, à soutenir l'adoption des principes de la Déclaration de Windhoek +30 sur l'information en tant que bien commun lors de la prochaine Conférence générale de l'UNESCO (voir le lien vers le projet de résolution déposé par la délégation namibienne à l'UNESCO).

L'événement, intitulé Forum des ministres africains des TIC, a eu lieu le 4 novembre 2021 et a été organisé par le gouvernement namibien en coopération avec l'UNESCO.

En ouvrant le débat, Netumbo Nandi-Ndaitwah, Vice-Premier Ministre et ministre des relations internationales et de la coopération de Namibie, a souligné la place centrale des TIC dans la connaissance et l'information du public, ainsi que leur rôle dans la facilitation des conversations sur les questions qui affectent la vie des gens dans une démocratie.

Tawfik Jelassi, Sous-directeur général pour la Communication et l'Information de l'UNESCO, a développé ce thème en signalant que « la Déclaration de Windhoek +30 soulignait l'importance de l'accès à l'information pour défendre la vision de l'information comme un bien commun ».

La Déclaration de Windhoek +30 reprend l'esprit de la Déclaration d’origine de Windhoek de 1991, qui a lancé un appel influent en faveur d'une norme en matière de liberté, de pluralisme et d'indépendance de la presse. La nouvelle version de la déclaration signale d'autres problèmes à prendre en compte, tels que le risque d'extinction des médias en raison des menaces actuelles sur leur viabilité économique. Elle appelle également à l'intégration de l'éducation aux médias et à l'information dans la société dans le contexte de « la prolifération, l'amplification et la promotion croissantes de la désinformation et des discours de haine ». En outre, elle préconise des mesures visant à garantir la transparence des sociétés de l’Internet.

La ministre sud-africaine des communications et des technologies numériques, Khumbudzo Phophi Silence Ntshavheni, s'est exprimée sur le sujet de la réglementation de l'intelligence artificielle (IA), tout en encourageant l'innovation. Elle a souligné que « l'adoption de l'IA devait garantir une prestation éthique, efficace et utile », tout en encourageant « tous les pays africains à travailler à l'unisson et à adopter efficacement les recommandations des principes de l'IA pour le bien afin de garantir un développement fiable, sûr et inclusif des technologies de l'IA ainsi qu’un accès équitable ».

Une autre intervenante, Mme Mapolao Mokoena, Directrice des TIC de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a illustré la pertinence de la Déclaration de Windhoek +30 pour faire face à la fracture numérique, et l'importance de disposer de plans d'action et d'objectifs pour suivre sa mise en œuvre.

Les discussions ont également souligné le besoin de développer une réponse africaine à l'IA et à la transformation numérique avec des priorités communes liées à l'IA et à la gouvernance des données. En outre, les intervenants ont signalé que les cadres politiques pour l'IA devaient reposer sur les réseaux et groupements professionnels existants, ainsi que sur les communautés régionales, afin de s'appuyer sur des approches multipartites pour les politiques régionales. L’Évaluation des besoins en intelligence artificielle en Afrique fournit un aperçu important de l'établissement des priorités et des besoins de renforcement des capacités des pays africains en matière d'IA.

M. Mushelenga, ministre des technologies de l'information et de la communication de la Namibie, a décrit le parcours de la Namibie vers l'adoption d'une loi relative à l'accès à l'information. Il a souligné l'importance d'inscrire le droit à l'information dans des garanties statutaires pour l'accès public à l'information.

Les représentants de la société civile de la Coalition ACTION et de la Plateforme africaine sur l'accès à l'information ont souligné l'importance d'une approche multipartite dans l'adoption de garanties d'accès à l'information, comme le souligne la Déclaration de Windhoek +30. L'importance de trouver un équilibre entre les droits, notamment le droit à la vie privée, et un environnement propice à l'innovation et à l'utilisation des technologies, a également été au centre des discussions.

L'approche axée sur les droits de la Déclaration, qui vise à garantir des droits interconnectés tels que la liberté d’expression, les droits à l'éducation et à la santé, a été au centre de l'intervention de Tabani Moyo, Directeur régional de l'ONG MISA. Grace Githaga, de KIKTANET, a fourni un exemple concret de la mise en œuvre des indicateurs DOAM-X de l'UNESCO au Kenya, tandis qu’Andrew Puddephat, expert en liberté de l'Internet, a souligné que la Déclaration de Windhoek +30 pouvait être un outil pour faire avancer le débat sur la transparence et la responsabilité des entreprises technologiques.