La montée du mouvement éthique dans le monde est sans conteste l’un des phénomènes marquants de la période actuelle. A l’origine, il manifeste le besoin des professionnels, des décideurs et du public de mieux comprendre les bouleversements de la société “technoscientifique” dans laquelle nous vivons. Mais maintenant, ce mouvement a pris une telle ampleur qu’on peut se demander s’il ne préfigure pas certaines formes nouvelles de pensée et d’action: une pensée et une action qui sollicitent l’adhésion de ceux qui en sont les destinataires, plutôt que de leur imposer des choix de société sur un mode hiérarchique. De même la bioéthique, avec ses comités d’éthique devenus légions, privilégie-t-elle pour conduire à ces choix le débat public le plus largement ouvert. Enfin, elle suppose un décloisonnement des disciplines et un dialogue entre cultures particulièrement précieux ici et maintenant.
Les années 1993/94 ont, à cet égard, vu se multiplier les initiatives dans le domaine de la bioéthique. Elles ont ainsi permis de renforcer les liens du CIB avec ses interlocuteurs nationaux, régionaux et internationaux.