KARAVAN, Dani (1930-)

SQUARE DE LA TOLERANCE
Installation environnementale
Date d'entrée à l'UNESCO
Pays d'origine Israël
Donation faite à l'UNESCO par l’Etat d’Israël et l’artiste, inauguré le 1er mai, 1996, dédié à la promotion de la paix de l’UNESCO et en hommage au Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, grand acteur de la paix au Moyen Orient, assassiné le 4 novembre 1995.
© Photo: UNESCO/M. Claude
Atelier Karavan

Le « Square de la tolérance » de Dani Karavan est un don de l’artiste et de l’Etat d’Israël. Sa construction a été élaborée de 1993 à 1996 au siège de l’UNESCO à côté du jardin japonais et de l’œuvre de Vassilakis Takis, « Signaux éoliens » (1993).

Ce monument est composé de plusieurs éléments. Sur une colline artificielle est érigé un olivier, arbre à la fois symbole de la Paix ainsi qu’un élément renvoyant à la biographie personnelle de l’artiste. « Tout ce que je fais vient de mon histoire personnelle, » explique Dani Karavan, « Mon père a été jardinier, puis paysagiste de la ville de Tel-Aviv. Il a transplanté un vieil olivier dans notre jardin et j'ai grandi avec lui, il est devenu mon ami et m'a toujours accompagné, jusqu'à aujourd'hui.».

Autour de cette colline se trouve des bancs circulaires en pierre, propices à la méditation des premières lignes du préambule de l’acte constitutif de l’UNESCO, gravée en 10 langues différentes (arabe, hébreu, français, anglais, chinois, espagnol, hindi, italien, portugais, russe), sur le mur de pierre :

« les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. ».

Afin d’affirmer son espoir pour la paix au Proche-Orient, Dani Karavan a fait gravé sur la même ligne la phrase en arabe et en hébreu. La méditation est renforcée par la fraîcheur et le bruit de l’eau qui s’écoule d’une sorte de colonne et vient entourer la colline de l’olivier.

Un quatrième élément vient parachever cette structure environnementale : une tranchée permet de surplomber des éléments archéologiques provenant de la terre d’Israël, mises en dépôt à l’UNESCO par le Département des Antiquités d’Israël. Ceux-ci ont été choisis, à dessein, parmi certaines cultures et croyances qui ont peuplé la terre d’Israël au cours de l’histoire : une colonne d’époque romaine (1er-2ème siècle), une colonne de granit de Césarée d’époque d’Hérode (1er-2ème siècle), une base de colonne de l’époque byzantine (6ème-7ème siècle), une colonne d’époque byzantine de Néguev (5ème-6ème siècle), un chapiteau d’époque romaine (3ème-4ème siècle), un chapiteau de l’époque byzantine (6ème siècle)…

Avec ses chemins de pierre, ses espaces de repos, et le bruit de l’eau, cette structure environnementale est une « œuvre à voyager physiquement ».

Biographie de l'artiste

Dani Karavan est né en 1930 à Tel-Aviv. Il effectue des études d'art à Tel-Aviv auprès des peintres Avni, Steimatsky, Streichmann et Marcel Janco ainsi qu'à l'Académie des Beaux-arts de Bezalel

à Jérusalem auprès du peintre Ardon. Il étudie ensuite à l'Académie de Belle Arte de Florence et à la Grande Chaumière à Paris.

Il commence par créer dans les années 1960 des décors pour le théâtre, le ballet et l’opéra. Son travail s’oriente ensuite vers des environnements entre sculpture et architecture proche du land art, même si Dani Karavan n’a jamais fait parti de ce groupe d’artistes. Son approche environnementale de l’œuvre d’art lui vient certainement de l’exemple de son père, Abraham Karavan, jardinier puis paysagiste de la ville de Tel Aviv du début des années 1940 à la fin des années 1960. Le « Monument de Neguev » (1963-1968) est la première réalisation monumentale de l’artiste à mettre en œuvre son vocabulaire de maturité : arbre, rayons de soleil, sons liés au vent, eau, béton et texte. Malgré l’usage d’un site et de la nature, Dani Karavan refuse d’envisager son œuvre comme un paysage. En effet, l’œuvre prend son sens par le déplacement du visiteur dans l’espace et le temps.

L’artiste a reçu de nombreuses récompenses et travaille essentiellement sur des commandes publiques qui sont en lien avec la promotion de la paix dans le monde.

Aujourd’hui, l’artiste vit et travaille à Tel Aviv, Paris et Florence.