Améliorer les rapports sur le changement climatique et l’environnement en Asie du Sud-Est

L’Asie du Sud-Est est l’une des régions les plus vulnérables aux effets du changement climatique, où la montée du niveau des mers et l’intensification des risques naturels affectent des millions de personnes dans les régions densément peuplées et les zones côtières. Alors que les phénomènes météorologiques extrêmes ont de plus en plus d’impact sur les moyens de subsistance et entraînent des déplacements, les informations permettant de prendre des décisions sur l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets deviennent de plus en plus vitales.

Bien que les organes de presse locaux couvrent le changement climatique et les risques naturels, leurs reportages se concentrent souvent sur les situations d’urgence et les avis d’experts. Cependant, les sources sont peu diversifiées et les capacités éditoriales limitées lorsqu’il s’agit de sujets liés au climat.

Consciente de ces lacunes, l’UNESCO a développé le projet de formation « Changement climatique dans les médias d’information » pour les organismes de presse en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines, en Thaïlande et au Timor-Leste. Le programme, qui se déroule de mars à septembre 2023, vise à améliorer les reportages sur le changement climatique et l’environnement parmi les médias audiovisuels et en ligne participants.

Sur une période de six mois, ce programme complet comprend un atelier en ligne, un mentorat post-formation et des sessions en présentiel de conceptualisation et de prototypage. Les organisations médiatiques participant à cette formation acquerront les compétences nécessaires pour développer leurs propres projets et stratégies éditoriales, pour créer ou renforcer des programmes ou des sections dédiés au changement climatique et à l’environnement.

Pour mettre en œuvre cette initiative régionale, l’UNESCO s’est associée à International Media Support (IMS), l’organisation danoise de développement des médias. Le projet agit également en synergie avec la Conférence mondiale sur le journalisme d’investigation 2023 à Göteborg, en Suède, dont IMS est partenaire.

L’un des principaux aspects du programme de formation consiste à aider les médias participants à utiliser des outils et des méthodes numériques. Il s’agit notamment d’outils de renseignements open source, d’analyses de données géospatiales et de plateformes de surveillance des risques, qui permettront aux professionnels des médias d’enquêter sur les faits, de rechercher des archives publiques et de demander des comptes aux acteurs puissants dont les actions ou l’inaction entraînent une dégradation de l’environnement ou une augmentation des risques de catastrophe.

Le programme de formation met également l’accent sur le journalisme de solutions. Alors que les faits alarmants du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat mettent en évidence l’état désastreux du climat, le fait d’inonder constamment le public d’informations négatives peut engendrer un sentiment d’impuissance, voire de désespoir. Pour y remédier, le projet de l’UNESCO encourage les équipes éditoriales participantes à utiliser un mélange d’approches pour informer le public sur les solutions aux défis liés au climat et à la dégradation de l’environnement, en brisant le biais de la négativité et en présentant les histoires sous un nouvel angle. L’objectif est de promouvoir des échanges fondés sur des preuves et de montrer au public à la fois les solutions et les lacunes.

Compte tenu des effets disproportionnés du changement climatique sur les femmes, les petits exploitants agricoles et d’autres groupes vulnérables, l’initiative de l’UNESCO vise également à encourager leur participation aux processus de production de contenu. En outre, le projet s’attaque au manque d’intérêt des jeunes pour les informations sur le climat. En fin de compte, les médias participants seront mieux équipés pour servir un public plus diversifié tout en rendant compte efficacement des questions liées au changement climatique.

Dans le cadre du programme, des experts et des praticiens de différents pays partageront leurs connaissances sur les méthodes d’engagement du public. Il s’agit notamment d’utiliser des techniques de visualisation des données, de rédiger des titres percutants et d’exploiter le pouvoir des réseaux sociaux. La collaboration entre les salles de rédaction pour produire des reportages d’investigation transfrontaliers sera également encouragée.