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Célébration de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, édition 2024

La Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA) a été célébrée au siège de l’UNESCO à Paris.
Celebration of World day for African and Afrodesendant Culture (JMCA)

La Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA) a été célébrée au siège de l’UNESCO à Paris par un événement culturel mettant en valeur le riche patrimoine culturel africain et afro-descendant.

 

En novembre 2019, lors de sa 40ème session, le Conférence générale de l’UNESCO a proclamé le 24 janvier « Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante » (JMCA), suite à un projet de résolution présenté par le Togo et soutenu par plusieurs Etats membres. L’objectif de cette Journée est de célébrer les cultures du continent africain et des diasporas africaines à travers le monde, et de les promouvoir comme un levier de développement durable.

 

L’édition 2024 de la JMCA a été organisée par le Togo, en partenariat avec l’UNESCO, sous le thème « L’africanité globale pour une humanité reconciliée », le 23 janvier 2024 au siège de l’UNESCO à Paris, en présence de S.E. Prof. Robert Dussey, Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur de la République Togolaise et Mme Audrey Azoulay, DG de l’UNESCO. Ont également participé : M. Charles Koffi Azilan, Chargé d’Affaires a.i. de la Délégation permanente du Togo auprès de l’UNESCO et de l’OIF ; Mme Simona Miculescu, Présidente de la 42Conférence générale de l’UNESCO, Mme Ana Maria de Oliveira, Présidente du Groupe Afrique à l’UNESCO ; M. Rodulfo Pérez Hernández, Président du Groupe Amérique Latine et Caraïbes à l’UNESCO ; M. Anthony Ohemeng-Boamah, Sous-Directeur général pour la priorité Afrique et les Relations extérieures (PAX) de l’UNESCO ; Mme Gabriela Ramos, Sous-Directrice générale pour les Sciences sociales et humaines (SHS) de l’UNESCO ; des Ambassadeurs et Délégués permanents des Etats auprès de l’UNESCO, M. John Ayité Dossavi, Président le Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels (RAPEC) ; des artistes et hommes de culture et d’autres personnalités, soit près de 900 participants. 

 

Dans son discours, la DG de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay, a remercié le Togo pour l’initiative de cette Journée et l’organisation de son édition 2024. Elle a souligné l’engagement de l’UNESCO sur le terrain pour promouvoir la culturelle africaine. 

« Et en la matière, 2023 a été, je le crois, une bonne année. Des progrès exceptionnels ont été atteints ces derniers mois, pour mieux reconnaître et promouvoir la créativité des cultures africaines. Et cela, en profonde convergence avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et la Charte de la Renaissance culturelle africaine. En la matière, un cap important a été franchi avec l’inscription en septembre dernier du 100e site africain au Patrimoine mondial de l’UNESCO ».

La Directrice générale a également relevé que, lors de la dernière session du Comité du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, douze éléments offerts par l'Afrique au monde ont été reconnus – « un chiffre record pour une seule session » -, a-t-elle ajouté. Mme Audrey Azoulay a indiqué que tous ces bons résultats sont le fruit d’un engagement collectif, de l’UNESCO, de ses Etats membres, mais aussi du budget, pour « corriger un déséquilibre à la fois ancien et profond ». Elle a également salué l’initiative du Groupe de travail Culture du G20, actuellement sous présidence brésilienne, qui a intégré parmi ses priorités, la promotion des cultures afro-descendantes dans son programme de travail.

Dans son discours d’ouverture, le Ministre des Affaires étrangères du Togo, S.E. Prof. Robert Dussey, a relevé que la forte mobilisation des personnes venues de multiples horizons pour cette édition de la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro descendante traduit l’intérêt de l’UNESCO et des différents participants pour les riches traditions culturelles africaines et afrodescendantes et pour la culture en tant que vecteur du lien humain et entre les peuples du monde. Il a félicité la Directrice générale de l’UNESCO pour son engagement personnel et pour la détermination de l’UNESCO au service de la promotion et de la préservation des cultures africaines et des communautés afrodescendantes. Il a affirmé : « Les cultures africaines sont des biens communs de l’humanité, et la « civilisation de l’Universel » chère au Président Leopold Sédar Senghor ne peut advenir comme occasion d’épanouissement de chacun et de tous que si toutes les traditions culturelles y occupent leurs places ».

« Un grand sage et visage africain bien connu dans les arcanes de l’UNESCO dans les années soixante, je veux dire le malien Amadou Hampâté BÂ, déclarait en 1985 : « La diversité des hommes, des cultures et des civilisations fait la beauté et la richesse du monde » tout comme « la beauté d`un tapis tient à la variété de ses couleurs ». Merci à l’UNESCO d’avoir continué de rappeler au monde par de pareil événement que la diversité humaine n’est pas incompatible avec l’unité humaine, que l’humanité est une, mais se réalise à travers une diversité de cultures ». 

S.E. Prof. Robert Dussey, Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur de la République Togolaise.

Le Ministre Robert Dussey a rappelé que l’institution du 24 janvier comme « Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afrodescendante » en 2019 s’inscrit en droite ligne de plusieurs initiatives de l’UNESCO, dont entre autres, le projet de la route des personnes mises en esclavage, dont nous commémorons cette année 2024 le 30ème  anniversaire, a contribué à « briser » le silence autour de l’histoire de l’esclavage ; et le projet de l’Histoire générale de l’Afrique, dont le volume X a été publié récemment, retrace l’histoire du continent et de ses diasporas. 

 

Le Ministre des Affaires étrangères du Togo a annoncé que le Togo et l’Union Africaine coorganiseront à Lomé, du 29 octobre au 02 novembre 2024, le 9ème Congrès Panafricain sous le thème : « Renouveau du panafricanisme et place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». Ce Congrès sera une occasion pour les Africains vivant sur le continent, de la diaspora et les afrodescendants, de s’interroger sur la question de leur devenir humain, politique, culturel, social et sociétal, dans un monde de plus en plus instable, en panne de responsabilité collective et de gouvernance concertée impliquant l’Afrique. 

 

En plus des discours officiels, l’édition 2024 de la JMCA a également été marquée par un panel sur le thème « Comment une identité culturelle assumée peut contribuer à l’avènement d’une humanité réconciliée ? » réunissant : M. Doudou Diene, membre du Conseil d’administration de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage ; Dr Seynabou Dia-Sall, Fondatrice et Présidente du Global Mind Consulting et Action Africa Culture 55 (AAC55) ; Dr Khalid Hamdani, Directeur de l’Institut « Ethique et Diversité » ; Dr Quince Dunca, de l’Université St. Olaf. Costa Rica. Ce panel était modéré par Mme Myriam Cottias, Présidente du Comité scientifique international du programme de l’UNESCO « Routes des personnes mises en esclavage », Directrice du Centre international de Recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC). Il a été précédé par un message d’introduction de Mme Désirée Cormier Smith, Représentante spéciale pour l’équité raciale et la justice au Département d’Etat américain. Les mots de conclusions ont été dits par Mme Gabrielle Ramos, Sous-Directrice générale pour les Sciences sociales et humaines de l’UNESCO.

 

Les participants ont également écouté l’hymne de la JMCA, exécuté par le Chœur de l’UNESCO, et apprécié les prestations musicales et artistiques de :  Célia Johnston (Togo), dans une belle interprétation de « Blewu » de Bella Bellow ; Elhadjil (Soudan) ; Slam (Comores), Phil Darwin (humoriste). 

 

La célébration de l’édition 2024 de la JMAC s’est achevée par un cocktail soutenu par des animations culturelles de : Nono Miwa, Zalyka Gomez, Phil Darwin, Alain Alfred Moutapam et les groupes folkloriques du Nigeria, du Burundi, du Ghana et du Soudan.