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Histoire

Cinq chefs autochtones rencontrent 800 jeunes élèves de Paris et ’Ile-de-France pendant un Campus XL au Siège de l’UNESCO

Une avant-première et une rencontre exceptionnelle avec 5 chefs autochtones de 5 continents : ceci le programme du Campus XL qui a vu la participation de 800 jeunes élèves de 26 établissements scolaires d’Ile-de-France.

A l’arrivée de la 28e Conférence des Parties sur les Changements Climatiques (COP28), qui se tiendra le 30 novembre, l’appel à la sauvegarde de nos forêts primaires devient urgent. 

Notre rapport à la nature, la valeur climatique et culturel de la forêt, la déforestation importée, les savoirs autochtones et le changement climatique ne sont que quelques-uns des thèmes abordés lors du dernier Campus XL « Les peuples autochtones défenseurs de la biodiversité » qui a eu lieu lundi 27 novembre en Salle 1 au Siège de l’UNESCO. 

Pendant la matinée le docu-film « Canada – La voie des ancêtres » épisode de la série « Gardiens de la forêt », a été projeté. La série documentaire, qui sera diffusé le 9 décembre sur ARTE, invite à découvrir et à comprendre, à travers le regard de cinq protecteurs issus des peuples autochtones, les grands enjeux de 5 majeurs forêts du monde : Amazonie, Afrique de l’Ouest, Océanie, Asie centrale et Amérique du Nord.

Présenté par la productrice Muriel Barra, le documentaire a stimulé l’intérêt des élèves qui ont après eu l’occasion de poser plein des questions au réalisateur, Mike Magidson, et à la protagoniste Twyla Edgi-Masuzumi, Gardienne de K'ahsho Got'ine, travaillant avec les leaders de sa communauté Dénée, au Canada.

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L’avant-première a été suivie d'un riche échange entres les élèves et les chefs autochtones sur l'impact de la déforestation, sur les moyens de subsistance de leurs communautés, sur la valeur symbolique et la signification culturelle de la forêt, et sur les valeurs des savoirs autochtones dans la lutte contre les effets du changement climatique.

C’était un rassemblement historique celui de l’après-midi avec les 5 représentants de communautés autochtones qui vivent au cœur des 5 dernières grandes forêts primaires du globe et s’engagent pour leur protection : 

  • Benki Piyãko, indien, leader politique et spirituel amazonien au Brésil
  • Twyla Edgi-Masuzumi, gardienne et leader canadienne
  • Hilarion Kassa Moussavou (Mambongo), chamane et chef traditionnel gabonais
  • Tumursukh Jal, directeur de la zone protégée « Red Taiga » en Mongolie
  • Mundiya Kepanga, chef coutumier de Papouasie-Nouvelle-Guinée 

Leaders charismatiques, traditionnels, spirituels, hommemédecine, militant ou garde-forestier… Par la voix de ces représentants, le Campus UNESCO a présenté les témoignages de ces incroyables personnalités aux jeunes présent qui n’ont pas arrêté de poser plein de questions. 

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En commencent par les questions à Benki Piyãko sur les plus gros problèmes auxquels le peuple autochtone brésilien fait face leur vie quotidien. Benki a raconté comment les forêts du Brésil disparaissent pour faire place à l'élevage des bovins. Cela a de lourdes conséquences sur leur source de nourriture, car la disparition de la forêt entraîne la sécheresse de la rivière, et par conséquence la disparition des poissons. 

D’un autre côté, les forêts n'ont pas seulement des valeurs matérielles, mais aussi immatérielles. 

Le lien entre la forêt et la terre est étroitement lié à l'identité du peuple qui l'habite. 

Twyla Edgi-MasuzumiGardienne et leader canadienne

Twyla a fait part aux élèves de l'importance pour les jeunes autochtones du Nord canadien d'être connectés à la terre : si cette connexion est perdue, leur identité est également perdue. Il est donc impératif que les jeunes deviennent eux-mêmes gardiens de la forêt, afin de préserver leur identité culturelle. L'importance des forêts va au-delà de ce qu'elles peuvent fournir de manière substantielle : leur protection est la protection de l'identité de chacun.

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L'une des parties intégrantes de la sauvegarde de la forêt requiert les connaissances des peuples autochtones. Mundiya Kepanga, venant de Papouasie-Nouvelle-Guinée a expliqué qu'une grande partie de ce qu'il sait dans son travail de protection de la forêt en Papouasie provient de l'écoute des anciens. Lorsqu'ils sont confrontés à un problème sur le terrain, ils en parlent aux anciens de la communauté et discutent de ce qui peuvent être fait. La transmission et le promouvoir des ces connaissances.  

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L'un des temps mémorables de l'échange a été un moment d'unité et d'harmonie animé par Hilarion Kassa Moussavou (Mambongo), qui a chanté une chanson traditionnelle en invitant tous les élèves à chanter avec lui. Le partage de cette expérience unique a fait bondir la salle avec des chants et applaudissements. Le message de la chanson dans sa langue maternelle était que tout est lié, tout est en harmonie : i n'y a pas que du bois dans la forêt car elle est connectée à nous.

La forêt représente toute la matrice maternelle. La forêt m’a élevé et m’a soigné. 

Hilarion Kassa Moussavou (Mambongo)Chamane et chef traditionnel gabonais

Notre rapport à la nature, la valeur climatique et culturel de la forêt, la déforestation importée, les savoirs autochtones et le changement climatique ne sont que quelques-uns des thèmes abordés pendant ce Campus XL qui a représenté une expérience inoubliable pour tous les participants. 

L'enthousiasme, la curiosité et l'accueil chaleureux de 800 élèves de collèges et lycées au Siège de l'UNESCO donnent cependant l'espoir que les chefs autochtones ne sont pas seuls et ne seront pas seuls dans leur travail de protection de nos forêts. 

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Cet évènement a été possible grâce à la collaboration d’ARTE, Lato Sensu Productions et la Maif ; ainsi que la participation de Sylvère-Henry Cissé, journaliste-conférencier et modérateur des Campus UNESCO