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Demander des comptes aux puissants pollueurs avec des outils numériques en Afrique de l'Ouest

Les médias sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique car ils peuvent exposer à la fois les solutions et les lacunes dans ce domaine. L'UNESCO forme des équipes de rédaction dans quatre pays africains sur la manière d'utiliser les derniers outils de renseignement et les sources numériques ouvertes dans leurs reportages afin d'aider les organes de presse africains à demander des comptes aux puissants pollueurs et aux acteurs de la dégradation de l'environnement.
Holding powerful polluters to account with digital tools in West Africa

Avec de nombreuses entreprises internationales et nationales impliquées dans l'exploitation des ressources naturelles en Afrique, il est primordial que les médias locaux puissent demander des comptes à ces acteurs, en informant le public et en assurant le respect des normes et des engagements environnementaux. L'utilisation de la science et de la technologie pour aider les médias africains à couvrir les questions environnementales est au cœur du mandat de l'UNESCO.

Tawfik JelassiSous-Directeur général de l'UNESCO pour la communication et l'information

Le projet, qui sera mis en œuvre au Ghana, au Nigeria, au Cameroun et au Gabon, deux pays anglophones et deux pays francophones d'Afrique de l'Ouest, formera les équipes de journalistes des principaux médias à l'utilisation d'outils de renseignement de pointe à source ouverte pour enquêter et rendre compte des questions environnementales. Ces outils comprennent l'imagerie satellitaire, les bases de données sur le vent, la météo et les mouvements des navires, les données topographiques, la modélisation en 3D, la géolocalisation et les cartes numériques.

Ces compétences aideront les organes de presse à utiliser la technologie pour surveiller, rechercher, trier et analyser les données provenant de nombreuses sources publiques tout en rendant compte de la situation du changement climatique au niveau national ou local.

L'UNESCO formera également ces équipes de journalistes à la recherche de documents publics pour leurs reportages, tels que les lois et règlements sur le changement climatique, les déclarations officielles, les décisions politiques parlementaires et locales, les informations sur les impôts et les entreprises.

Une fois le projet de l'UNESCO achevé, les équipes de journalistes participantes seront en mesure de dénoncer les acteurs de la dégradation de l'environnement qui profitent de pratiques non durables à des fins politiques ou commerciales. Les médias seront en mesure de rendre compte des divergences entre la réalité sur le terrain et la situation officielle en matière de changement climatique, ainsi que de mettre en évidence les postures vides des entreprises de services publics, d'informer sur les résultats de l'élaboration des politiques par rapport aux promesses de campagne et de déjouer les tentatives d'écoblanchiment. En outre, les équipes d'information seront en mesure de contextualiser les solutions au changement climatique pour le public, en révélant les mesures environnementales efficaces et inefficaces.

L'UNESCO défend et promeut la liberté d'expression, l'indépendance et le pluralisme des médias, ainsi que le développement de sociétés du savoir inclusives fondées sur l'accès universel à l'information et l'utilisation innovante des technologies numériques.

Dans le cadre de son mandat visant à favoriser le développement des médias, l'UNESCO soutient les médias dans la préparation et la réponse aux crises, y compris l'atténuation et l'adaptation au changement climatique ainsi que la réduction des risques de catastrophes.

Pour plus d'informations sur les activités de l'UNESCO dans ce domaine, veuillez contacter Mirta Lourenco à l'adresse m.lourenco@unesco.org.