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Des associations et comités de gestion participent à la campagne ADNe de l'UNESCO dans les Lagons de Nouvelle-Calédonie (France)

Durant tout le mois de mars 2023, des membres des associations et comités de gestion du site du patrimoine mondial en Nouvelle-Calédonie ont rejoint l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’Agence néo-Calédonienne de la Biodiversité (ANCB) pour participer à la campagne d'échantillonnage de l'ADN environnemental de l'UNESCO, dans le cadre d'un effort mondial d'échantillonnage et de référencement de la biodiversité marine dans 25 sites du patrimoine mondial marin.
Christine Fort - DAFE

Après la Zone Côtière Ouest et la Zone Côtière Nord-Est, des prélèvements ont été réalisés dans les atolls d'Entrecasteaux, dans le Grand Lagon Sud, ainsi que dans la zone du Grand Lagon Nord. En tout, pas moins de 19 échantillons d’eau de mer, soit en moyenne 4 échantillons par zone identifiée, ont été prélevés et envoyés au laboratoire mandaté par l’UNESCO pour analyse.

Si pour les zones de la province Sud (Zone Côtière Ouest et Grand Lagon Sud), la collecte a été réalisée par les gardes nature, dans d’autres zones des lagons de Nouvelle Calédonie, la population locale a été particulièrement impliquée dans l’échantillonnage, avec une participation de membres d’associations et de comités de gestion lors des prélèvements. Ainsi, le 1er mars par exemple, bravant la houle, deux embarcations à moteur ont quitté le rivage de Pouébo avec des bénévoles à leur bord, pour se diriger vers le récif où l’échantillonnage devait avoir lieu. Tous les volontaires ont reçu une formation préalable d’une demi-journée, ce qui leur a permis de participer en étant sensibilisés à l’importance de protéger le site « Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés », dont les six zones sont concernées par l’initiative d’échantillonnage de l’ADNe de l’UNESCO. L'ensemble des expéditions d'échantillonnage ont été coordonnées localement par les experts scientifiques de l'IRD et l'Agence néo-Calédonienne de la Biodiversité.

La capacité à trouver des organismes rares, c’est la technologie qui permet de le faire. J’espère que cette technologie, qui est très prometteuse et qu’on utilise dans nos programmes à l’IRD, va devenir une technique de routine pour le suivi de l’environnement.

Laurent Vigliola, chercheur en écologie marine à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

L'ADN environnemental est une méthode scientifique innovante qui peut être utilisée pour surveiller et évaluer la biodiversité des océans sans qu'il soit nécessaire d'extraire des organismes de leur environnement. Un seul litre d'eau peut contenir le matériel génétique de centaines d'espèces et peut aider à déterminer la richesse de la biodiversité de la zone.

L'initiative des Expéditions d'ADN environnemental de l'UNESCO est actuellement déployée dans 25 sites du patrimoine mondial marin et s’étend de septembre 2022 à avril 2023. Les données de l'ADN environnemental devraient fournir un instantané unique de la richesse de la biodiversité dans les sites du patrimoine mondial marin, en particulier pour les espèces de poissons.

Associations and management committees are taking part in UNESCO's eDNA campaign in the Lagoons of New Caledonia (France)
eDNA New Caledonia

En combinant les données de biodiversité obtenues avec les projections des scénarios thermiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'initiative vise à donner un premier aperçu des déplacements géographiques et de distribution potentiels des espèces de poissons en raison du changement climatique, ce qui permettra ensuite d'éclairer la prise de décision en matière de conservation.

Les données obtenues lors des Expéditions d’ADNe seront mises à la disposition du public par l'intermédiaire du système d'information sur la biodiversité des océans de l'UNESCO, la plus grande base de données d'espèces marines en science ouverte au monde. Les résultats finaux devraient être disponibles au printemps 2024.

L'initiative ADNe de l'UNESCO est une collaboration conjointe entre la Commission océanographique intergouvernementale et le Centre du patrimoine mondial. Elle est rendue possible grâce au soutien du gouvernement de la Flandre (Royaume de Belgique) et mise en œuvre dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).

À propos des Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés, site inscrit au patrimoine mondial (France)

Le site Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 2008. Le site est composé de six zones marines représentant l’ensemble de la diversité des récifs et écosystèmes associés de cet archipel français du Pacifique Sud, un des trois systèmes récifaux les plus vastes du monde. Les lagons et récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie abritent des écosystèmes intacts peuplés d'une biodiversité marine exceptionnelle, composée de populations saines de grands prédateurs et offrent un habitat pour plusieurs espèces marines emblématiques ou en danger, comme les tortues, les baleines ou les dugongs.

L’ANCB est chargée de la coordination de la gestion de l’ensemble du bien néo-calédonien.