Contest participants

Histoire

Des étudiants Gambiens participent au tout premier concours de compétences du pays

L'occasion de se mesurer à d'autres et d'améliorer leurs compétences.

Le tout premier concours de compétences du pays s'est avéré être l'un des meilleurs moyens d'encourager les jeunes à atteindre l'excellence dans la profession qu'ils ont choisie. Avec le soutien de l'Agence coréenne de coopération internationale (Korea International Cooperation Angency —KOICA) , l'UNESCO travaille en étroite collaboration avec le ministère gambien de l'enseignement supérieur, de la recherche, de la science et de la technologie (MoHERST), l'autorité nationale d'accréditation et d'assurance qualité (NAQAA) et l'université des sciences appliquées, de l'ingénierie et de la technologie (USET) pour mettre en œuvre le projet d'autonomisation des jeunes par l'enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) en Gambie. L'une des étapes les plus importantes de notre projet est le premier concours de compétences de la Gambie, qui s'est tenue sur le campus principal de l'USET le 30 novembre 2022.

Avant le concours national, des concours régionaux ont été organisés dans les régions de Basse, Mansakonko et Upper River. Les concurrents se sont affrontés dans cinq domaines — design de mode, pose de blocs, carrelage mural et de sol, réfrigération et climatisation, et installation électrique — pour mettre en valeur leurs talents et leurs compétences.

Voici Malik, Binta, Abdoulie et Michael, qui ont inspiré de nombreux autres jeunes Gambiens ainsi que les juges, qui ont pu constater le potentiel de ces champions.

Développement de compétences

Le développement des compétences est une question de pratique, de motivation et de persévérance.

Malik Jaw, winner black laying area
Malik Jaw, qui a remporté la pose de gros-œuvre lors du concours de compétences, rêve de fonder sa propre entreprise dans les cinq prochaines années.

Le travail de maçonnerie est physiquement difficile. Il exige de la force, de l'endurance et de la souplesse. Les maçons doivent beaucoup soulever, se tenir debout, s'agenouiller et se pencher.  Néanmoins, de nombreuses ressources indiquent qu'à l'échelle mondiale, la demande de maçons sera encore plus forte, étant donné qu'il faut toujours construire plus de maisons et que les entreprises de construction commerciale s'empressent de rattraper le retard accumulé après le ralentissement de la période COVID-19.

Malik Jaw est l'un des jeunes Gambiens qui veulent construire leur avenir dans ce secteur. Lauréat du concours de compétences dans le domaine de la pose de gros-œuvre, Malik est fier de dire que c'est son oncle, qui est maçon, qui l'a incité à exercer cette profession.

Après avoir obtenu un certificat de pose de gros-œuvre, il a commencé à travailler dans le secteur de la construction. Depuis lors, il travaille tous les jours de 9 à 16 heures.

Les poseurs de gros-œuvre doivent être capables de mesurer avec précision et de comprendre parfaitement les plans de conception des bâtiments et les réglementations gouvernementales.

Malik

Malik travaille sans relâche toute la journée, ce qui n'empêche pas sa passion pour l'apprentissage.

Je poursuis un diplôme de technicien en construction (...) l'ingénierie de la construction requiert des compétences diverses telles que les mathématiques, le dessin technique, la conception, l'arpentage et la charpenterie. Développer mon expertise me passionne vraiment.

Malik is measuring and properly laying the blocks at the national skills competition
Malik travaille consciencieusement la pose de gros-œuvre lors du concours de compétences.

Lorsqu'on lui a demandé comment il souhaitait dépenser sa bourse (50 000 dalasi, soit 805 dollars américains), il a répondu avec un grand sourire qu'il en utiliserait une partie pour couvrir ses frais de scolarité, car son objectif premier est de terminer son programme d'études.

Competition assignement
La mission a été confiée aux concurrents dans le domaine de la pose de gros-œuvre. Le juge a expliqué les consignes et la mission avant la compétition et a répondu à toutes les questions des participants. Une fois la compétition commencée, les concurrents n'ont plus été autorisés à poser de questions afin que le processus soit aussi équitable que possible.

Les entrepreneurs contribuent au développement national

Les entrepreneurs contribuent au développement national en explorant et en élargissant les marchés et en dévoilant des produits, des services et des technologies nouveaux et améliorés.

Binta, second to the right, proudly presenting her award with her brother (far right) and training center CEO and teacher (left)
Binta, deuxième à droite, présentant fièrement son prix avec son frère (à l'extrême droite) et le directeur du centre de formation et enseignant (à gauche).

Binta, 26 ans, enseigne actuellement dans une école secondaire de sa ville natale de Soma. Mais elle a une autre ambition, qu'elle a partagée avec nous. Elle envisage de se lancer progressivement dans une nouvelle carrière de créatrice de mode, notamment pour les vêtements féminins.

J'ai toujours rêvé d'ouvrir le plus grand magasin de mode de Gambie. Même si j'aime beaucoup enseigner aux enfants, je veux faire mes propres choses. Je veux planifier mon avenir et l'indépendance nécessaire pour prendre mes propres décisions est très importante pour moi.

Pamalick, le frère de Binta, qui a assisté à la cérémonie de remise des prix pour célébrer la victoire de Binta, se souvient :

Ma sœur a toujours été la plus créative de ma famille : lorsqu'elle était petite, elle fabriquait toutes sortes de choses avec des tissus, comme des nœuds papillon, des poupées et bien d'autres choses encore.

PamalickLe frère de Binta

Mme Fatou Saine Gaye, PDG de la Gaye Njorro Skills Academy, où Binta est actuellement formée, admire sa passion. Elle pense que Binta est désormais une source d'inspiration et un modèle pour de nombreuses jeunes filles qui souhaitent acquérir des compétences car, au XXIe siècle, on demandera de plus en plus aux jeunes d'être des créateurs d'emplois et non des demandeurs d'emploi. Elle espère étendre son académie de compétences à de nombreuses régions du pays, y compris aux communautés défavorisées.

Au XXIe siècle, on demandera de plus en plus aux jeunes d'être des créateurs d'emplois et non des demandeurs d'emploi.

Mme Fatou Saine GayePDG de la Gaye Njorro Skills Academy
Binta focusing on her assignment during the competition
Binta se concentre sur sa mission pendant le concours. Elle et ses autres concurrentes devaient créer une robe gambienne moderne.

Binta prévoit d'économiser sa prime pour pouvoir ouvrir son magasin dans un avenir proche. Sa priorité est maintenant de terminer son programme de formation et d'acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour le secteur qu'elle a choisi.

Gagner le concours de compétences a été une grande réussite pour moi, et cela me motivera à poursuivre mon rêve (...) l'un des meilleurs moyens d'autonomiser les jeunes et les femmes est de les aider à acquérir différentes compétences commercialisables afin qu'ils puissent être autonomes et indépendants à l'avenir.

Binta

En quoi consistent les concours de compétences ?

Le concours de compétences n'est pas seulement une question de victoire. C'est aussi un processus d'apprentissage.

Abdoulie Njie
Abdoulie Njie pose devant le circuit imprimé et les processeurs qu'il a conçus pendant le concours.

Abdoulie Njie a participé à l'épreuve d'installation électronique et électrique lors du concours de compétences. Interrogé sur son expérience, il a révélé ce qui suit :

Pendant le concours, je me suis retrouvé bloqué et j'ai eu du mal parce que je n'avais jamais effectué certaines tâches auparavant, comme l'installation de circuits. Cela a pris du temps, mais j'ai réussi à les installer et ils ont bien fonctionné (...) toute cette expérience a été extraordinaire, car j'ai appris quelque chose de nouveau, et cela a définitivement renforcé ma confiance en moi.

Michael Mendy, lauréat du concours de réfrigération et de climatisation, a travaillé dans différents domaines, notamment l'installation de satellites, l'installation d'électricité et l'installation de climatisation.

Étudier tout en travaillant n'était pas facile (...) je devais fabriquer trois à quatre paires de chaussures tous les soirs pour payer mes frais de scolarité. Cependant, tout cela a été gratifiant.  J'ai beaucoup appris, non seulement à l'école, mais aussi auprès des personnes avec lesquelles j'ai travaillé, qui sont plus expérimentées que moi. Toutes ces expériences ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

Il pense que l'acquisition de compétences et de connaissances techniques — même si certaines d'entre elles peuvent sembler insignifiantes — grâce à l'école et à ses collègues de travail sera un atout majeur pour lui :

Le concours de compétences est une excellente plate-forme pour enseigner au pays et aux communautés l'importance des compétences. Mon pays dépend encore largement des travailleurs étrangers pour résoudre les problèmes liés à l'industrie. Le concours de compétences est un signal d'alarme qui nous permet de comprendre l'importance de la formation d'une main-d'œuvre qualifiée.

Vers des opportunités plus nombreuses et meilleures

Beaucoup espèrent que ce premier concours de compétences ouvrira la voie à des opportunités plus nombreuses et meilleures pour la jeunesse gambienne et le pays dans son ensemble.

Ce ne sont pas seulement les élèves qui ont été enthousiasmés par le concours, mais aussi les juges. Usman Okelawo, qui était le juge pour la pose de blocs, est originaire du Nigeria et travaille en Gambie depuis 22 ans.  Il est d'abord venu en tant qu'agent technique et travaille aujourd'hui comme architecte en génie civil au ministère de l'agriculture. Selon lui, la Gambie dépend trop fortement de la main-d'œuvre étrangère, ce qui limite les possibilités pour les jeunes d'acquérir des compétences et de nouvelles qualifications.

M. Okelawo affirme que :

Traditionnellement, l'EFTP était considéré comme un enseignement de second ordre, mais les mentalités évoluent lentement. L'EFTP est désormais perçu comme une source d'argent. La constitution d'une main-d'œuvre compétitive signifie que l'argent reste en Gambie, car le pays n'a pas à dépendre des travailleurs étrangers. Les jeunes Gambiens ont besoin d'opportunités pour développer leurs compétences (...) Ceci est une condition préalable pour atteindre la prospérité de la nation.

Abdoul Aziz, le juge du concours de réfrigération et de climatisation, est d'accord avec Okelawo. Il espère que ce tout premier concours national de compétences servira de tremplin à l’Autorité nationale d’accréditation et d’assurance qualité (NAQAA) et à l'USET pour organiser chaque année un concours de compétences et le développer en sélectionnant davantage de domaines et de métiers et en invitant davantage d'étudiants à travers le pays à y participer. Un jour, il aimerait voir la jeunesse gambienne participer à une compétition mondiale de compétences en collaboration avec un réseau spécialisé d'établissements de formation, de prestataires de formation en alternance et d'employeurs.