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Formation des agents de l’OPNBB à la surveillance de la biosphère au Mali

L’UNESCO en partenariat avec l’Opération Aménagement du Parc National de la Boucle du Baoulé (OPNBB) a organisé au centre de formation pratique forestière « Jean Djigui Keita » de Tabakoro du 14 au 16 octobre 2020, un atelier de formation sur l'application de nouvelles technologies pour le suivi et l'évaluation des ressources naturelles dans la Réserve de Biosphère de la Boucle du Baoulé.

La cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu le 14 octobre 2020, a été marquée par le mot de bienvenue aux participants du Colonel Major Aboubacar CISSE, Directeur du centre ; le discours de Mme. Oumou DICKO, Chargée de Programme Sciences Naturelles et Exactes, représentant le Chef du Bureau de l’UNESCO à Bamako et le discours d’ouverture du Colonel Major Michel KOLOMA, Chef de la Division Aménagement des Aires de Conservation de la Faune Sauvage et son Habitat, représentant le Directeur National des Eaux et Forêts.

Dans son intervention, Mme Oumou Dicko, représentant le Chef de Bureau de l’UNESCO à Bamako a insisté sur l’importance d’adopter les nouvelles technologies dans la gestion des ressources naturelles. Pour elle, « la prévention des conflits entre l’homme et la faune, en particulier avec les gros animaux qui peuvent causer des blessures graves ou la mort, nécessite souvent un déploiement de nouvelles technologies ». Ainsi pour elle, « l’intégration de technologies multiples augmente considérablement les échelles spatiales et temporelles sur lesquelles les modèles et les processus écologiques peuvent être étudiés, et les menaces pour les écosystèmes protégés peuvent être identifiées et atténuées ».

Pour sa part, le Colonel Major Michel Koloma a remercié l’UNESCO pour son appui dans l’organisation de cette formation. Il n’a pas manqué de montrer l’importance de la Reserve de Biosphère de la Boucle du Baoulé pour le Mali. Il a continué tout en signifiant que « cette formation permettra aux agents d’être à jour en vue des perspectives qui sont en cours pour une meilleure gestion de la réserve ».  

Pendant les 3 jours, une vingtaine d’agents techniques ont été formés sur la photogrammétrie (principes de traitement des images) les cameras pièges, leur installation et l’extraction des données enregistrées. Ce renforcement de capacités facilitera le monitoring et la gestion de la réserve qui constitue un joyau naturel pour le Mali.

Pour l’Adjudant-Chef Major Baba Tabouré Ould KAGNASSY, un des bénéficiaires de la formation, « le renforcement de capacité sur les caméras pièges sera une valeur ajoutée dans l’exercice de nos fonctions, car cela nous permettra de faire des suivis efficaces et efficients des espèces de faunes dans les différentes aires ».

Couvrant une superficie de 2.500.000 ha, la Reserve de Biosphère de la Boucle du Baoulé constitue, de nos jours, l’un des derniers retranchements du peu qui reste de la faune et même de son habitat au Mali. Ce joyau naturel renferme encore en son sein une flore et une faune qui peuplaient cette partie du continent. Elle sert d’avant-garde à l’avancée du désert vers le sud du pays.

Malgré toutes ces réalités, ce patrimoine, est aujourd’hui fortement menacé par des pressions de toutes sortes dont celles liées à l’homme sont plus fortes de conséquences. Cependant ces pressions sont également les plus faciles à circonscrire si les communautés voient toute l’importance des apports qu’elles peuvent en tirer et si les moyens adéquats sont déployés. Ainsi, l'utilisation des nouvelles technologies dans la gestion de la RBBB, loin d'être un luxe, demeure un impératif dans l'atteinte des objectifs de gestion.

Au-delà des sessions de renforcement de capacité, cette formation a aussi été marquée par la formulation de recommandations pertinentes. Une première recommandation concerne la pérennisation des formations sur les nouvelles technologies pour le suivi et l’évaluation des ressources de la réserve du baoulé, par l’UNESCO. Lassine Diallo, Chef de poste central de Dioumara a confirmé cette nécessité tout en affirmant que : « cela fait 10 ans que je travaille dans la réserve, mais c’est la première formation que j’ai reçue ». Deuxièmement, il a été recommandé à l’UNESCO de piloter la mise en place d’une bibliothèque numérique pour stocker, capturer, interpréter les données des nouvelles technologies. La dernière recommandation concerne, l’accompagnement de l’Etat à travers le Ministère de l’Environnement et du Développement durable dans l’inscription de nouveaux sites d’aires protégées en réserve de biosphère (à l’endroit de l’UNESCO).

A la clôture de la formation, les bénéficiaires étaient satisfaits de la qualité et de l’expertise démontrée tout au long de la session. Selon eux, « nous pouvons désormais utiliser les caméras pièges et extraire les données pour le suivi-évaluation. C’est un bon outil de gestion durable des ressources naturelles, il permet de lutter contre l’exploitation incontrôlée, le braconnage…, merci à l’UNESCO ». D’autres formations sur l'utilisation de technologies innovantes notamment SMART, drones et télédétection sont dans les perspectives pour une meilleure gestion des ressources naturelles du pays.