At normal water levels, the Elbe flows in its riverbed, with floodplains that need to be protected from willow growth. View from the terminal moraine into the glacial valley of the Elbe near Tießau.

Histoire

« Il suffit de regarder la nature pour trouver la solution à bon nombre de nos problèmes »

Les chercheurs utilisent des sites à travers l’Europe pour démontrer l’importance d’adopter une approche inclusive qui reconnaît la nécessité d’impliquer diverses parties prenantes et de combiner les connaissances scientifiques avec les connaissances locales et autochtones lors de la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature.

Parfois, la solution à un problème peut se trouver juste sous notre nez. Les dunes servent de tampons naturels au changement climatique, par exemple, en réduisant la force du vent et des vagues qui peuvent provoquer l’érosion et endommager les infrastructures côtières. C’est pourquoi l’UNESCO a commencé à travailler avec des scientifiques, des comités de gestion locaux et l’ensemble de la population locale il y a quatre ans de cela pour restaurer les zones côtières de la Réserve de biosphère du delta du Pô en Italie. Il s’agit de l’une des nombreuses études de cas discutées lors d’une conférence internationale organisée par le siège de l’UNESCO à Paris du 13 au 16 décembre sur le thème des solutions fondées sur la nature pour les risques hydrométéorologiques.  

La conférence a marqué la fin d'un projet financé dans le cadre d'Horizon 2020 de l'Union européenne et impliquant l'UNESCO, qui a utilisé la recherche et l'innovation entre 2019 et 2022 pour mettre en évidence les nombreuses façons dont les solutions fondées sur la nature peuvent réduire les risques environnementaux dans les zones rurales. Le projet a été baptisé OPEn-air laboRAtories for Nature baseD solUtions to Manage hydro-meteo risks (OPERANDUM). 

Les chercheurs ont utilisé des sites à travers l’Europe qu’ils ont appelés ‘laboratoires en plein air’ pour démontrer l’importance d’adopter une approche inclusive qui reconnaît la nécessité d’impliquer diverses parties prenantes et de combiner les connaissances scientifiques avec les connaissances locales et autochtones.  

C’est là que les sites désignés par l’UNESCO se révèlent être une source d’information inestimable. Par exemple, l’UNESCO restaure actuellement les forêts de mangroves dans sept réserves de biosphère en Amérique latine et dans les Caraïbes. « Il suffit de regarder la nature pour trouver la solution à bon nombre de nos problèmes », observe Noëline Raondry Rakotoarisoa, Directrice de la Division de l’écologie et des sciences de la Terre à l’UNESCO. 

L’UNESCO compte plus de 2 000 sites désignés dans le monde, qui couvrent environ 6% de la surface de la Terre. Ce réseau est en constante expansion. Ces sites et territoires – dont certains couvrent 1 million d’hectares ou plus – ont en commun de renforcer les liens entre le patrimoine culturel et naturel et de renforcer à la fois l’inclusion sociale et l’égalité des genres. 

Un concept relativement nouveau

Le terme « solutions fondées sur la nature » est encore un concept relativement nouveau.  L’Assemblée des Nations unies pour l’environnement ne l’a défini qu’en septembre 2022.  C’est pourquoi la conférence de décembre a offert une occasion opportune d’établir une compréhension commune de la façon de tirer parti des solutions fondées sur la nature dans le monde et de surmonter les obstacles réglementaires et politiques à leur mise en œuvre. 

La conférence de décembre a attiré un large éventail de participants : des décideurs politiques internationaux de l’UNESCO et des représentants de la Commission européenne, du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe et de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Des chefs de projet d’OPERANDUM étaient présents, ainsi que des chercheurs et des chefs de projet d’autres projets financés par l’Union européenne. 

Mettre en pratique des solutions fondées sur la nature

L’une des études de cas discutées par les participants concernait la baie de Catterline au Royaume-Uni, où les maisons sont situées au sommet des falaises maritimes.  La zone entourant la baie Catterline est sujette à des glissements de terrain peu profonds et la topographie inclinée des falaises la rend particulièrement vulnérable à l’érosion côtière et superficielle.   Dans le cadre du projet OPERANDUM, l’UNESCO a renforcé le sol en plantant de la végétation sur la falaise afin de réduire le ruissellement de la pluie et de la neige. L’UNESCO a consulté les parties prenantes locales et nationales afin de concevoir la solution avec elles. La végétation mettant du temps à pousser, des structures temporaires ont été conçues pour ancrer le sol dans l’intervalle. Au cours des cinq prochaines années, des plantes pousseront sur ces structures et finiront par les cacher.  En parallèle, le projet a permis de construire un mur à claire-voie au pied de la falaise en pente, à l’aide de bois, de terre et de boutures de plantes ou de jeunes arbres. Ce mur de rétention assure la stabilité de la falaise et sera progressivement recouvert par la végétation. 

Un double mur à claire-voie vivant comme solution fondées sur la nature

Un double mur à claire-voie vivant a été créé en juin 2021 par des experts en solutions fondées sur la nature et un agriculteur local. Construit à l’aide de matériaux végétaux disponibles localement, le mur à claire-voie agit comme un mur de rétention, protégeant les pentes contre les glissements de terrain et l’érosion.  

Live cribwall to stabilise the cliff and prevent landslides
Des ancrages au sol vivants pour stabiliser les falaises

Les ancrages au sol vivants sont un système passif et immédiat de protection contre l’érosion et de renforcement du sol, consistant en une grille ancrée artificielle, complétée par des matériaux naturels durables. L’objectif principal est de construire une structure temporaire qui soutiendra la croissance de la végétation pendant un certain temps. 

Live ground anchors made of natural materials to stabilise vegetation

Une deuxième étude de cas concernait les plages de Bellocchio et de Volano dans la Réserve de biosphère du delta du Pô en Italie, où les ondes de tempête provoquent l’inondation de la lagune par la mer, menaçant l’écosystème d’eau douce et sa biodiversité, y compris les fermes piscicoles situées à l’intérieur des terres. L’UNESCO a travaillé avec les parties prenantes locales pour concevoir une solution, la mettre en œuvre et en suivre les résultats. Il a été décidé de construire des dunes artificielles en utilisant du sable, du bois et de la fibre de coco. Contrairement à une digue, les dunes sont dynamiques, changeant constamment de forme et d’emplacement en réponse aux changements du vent.  

Des dunes artificielles pour prévenir l’érosion marine

La plage est fortement affectée par l’érosion marine. Une dune artificielle a été construite en utilisant des matériaux naturels comme une structure « dynamique » qui interagira avec la mer et le vent et s’adaptera aux petits ajustements qu’ils créent. 

Artificial dune with vegetation to prevent coastal erosion