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Les coiffures et produits capillaires naturels au cœur de la Journée internationale des femmes

Lors de la célébration de l’édition 2020 de la journée internationale des femmes, le Ministère en charge de la femme, les Nations Unies et la société civile ont tenu à mettre en avant les enjeux des coiffures et des produits capillaires naturels.

Au Gabon, elle a été marquée entre autres, par la valorisation des enjeux des coiffures traditionnelles et naturelles et des produits capillaires utilisés pour celles-ci. En prélude, à la célébration, un challenge photo de femmes et jeunes filles en coiffures naturelles a été lancé. Une trentaine de candidature a été enregistrée et a permis à 6 lauréats de bénéficier de tests capillaires, produits naturels et/ou de séances coiffures gratuites auprès des producteurs de produits capillaires naturels et/ou des salons de coiffures partenaires, notamment « Boucles et frisettes » et le salon de coiffure «Everyhair ».

Par ailleurs, la thématique a été développée, à la suite de la cérémonie protocolaire de la célébration de l’édition 2020 de la Journée internationale des droits des femmes, dans une séquence dénommée échanges-débat sur le thème : « Le retour à la coiffure traditionnelle et naturelle, tendance de mode ou véritable défi ? »

Face à un panel constitué essentiellement de femmes, l’assistance a pu apprécier les biens faits et avantages de ces coiffures et produits des points de vue médical, entrepreneurial, économique et culturel.

Sur le plan médical, le Docteur Stéphanie Ntsame, Dermatologue au Centre hospitalier universitaire de Libreville a soutenu que les produits naturels tels que le beurre de Moringa, l’avocat et l’atanga (safou) étaient très bénéfiques pour les cheveux et la peau. Par contre, les défriseurs et lissages contenaient des perturbateurs endocriniens qui provoquent, en plus des problèmes d’esthétiques, des cancers et l’infertilité. Alors, le retour au naturel réduirait considérablement les risques de fibromes, de cancers de l’utérus, de cancers du sein, de cancers ORL ainsi que les coûts de santé publique. Toutefois, elle a relativisé en disant ne pas être radicale sur le choix du naturel ou de l’industriel. Elle a recommandé à chaque femme d’opter pour la tête qu’elle veut à condition qu’elle ne lui coûte pas la santé. Elle doit faire évoluer les coiffures naturelles pour valoriser la culture gabonaise.

Sur le plan entrepreneurial, le marché des coiffures et des produits capillaires naturels est une niche à fort potentiel. Elle permet aujourd’hui à de jeunes entrepreneurs de créer de la valeur, à l’exemple de Madame Maika Biteghe Mamalepot, Fondatrice de Boucles et Frisettes, spécialiste du cheveu crépu, de Madame Gaelle Ilama, Fondatrice de la marque Ndossy, et de Madame Ludmilla Agnorogoulet Dong, Fondatrice de la marque l’Hair Afro.

Sur le plan socio-économique, ils réduisent les dépenses des femmes, souligne Madame Doliane Guiyeligou, Bloggeuse. Ainsi, toutes les femmes avec les cheveux naturels doivent être fières de les avoir et les montrer sans en avoir honte ni peur des préjugés de la société, reprend Madame Nathalie Essono, Auteur des œuvres « Petit Manuel du cheveu crépu » et « Petit Manuel des Coiffures Crépues ».

Dans la société traditionnelle gabonaise, la coiffure portée par une femme avait une signification, un symbole culturel, a rappelé Madame Rose Bernadette Rebienot, Membre du Conseil International des 13 Grand-mères indigènes. Ainsi, une femme ne se coupait les cheveux que pendant sa période de veuvage.

Il ne sera alors jamais trop tard pour revenir au naturel. Le meilleur exemple à donner aux femmes noires est celui de la femme la plus belle actuellement. Elle a les cheveux courts, elle est naturelle et elle a été jugée la plus belle du monde, conclu Madame Maika Biteghe Mamalepot.