Giving Displaced Ukrainians a Voice

Histoire

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, l’UNESCO donne la parole aux Ukrainiens déplacés

Avec plus de 8,2 millions de réfugiés ukrainiens à travers l’Europe, l’accès à des informations fiables et pertinentes constitue un défi. Les médias grand public peuvent contribuer à améliorer la situation. Cependant, si les nouvelles ne sont pas disponibles dans leur langue maternelle, ne traitent pas de leurs problèmes prioritaires ou perpétuent des stéréotypes, il devient difficile pour les réfugiés de trouver des informations et de faire confiance aux médias. Un nouveau projet de l’UNESCO s’attaque à ces problèmes, tout en renforçant le dialogue avec les populations d’accueil.

Les personnes déplacées ne regardent pas la télévision et n’écoutent pas la radio des pays d’accueil, principalement en raison de la barrière de la langue. C’est ce que nous disent les acteurs locaux, les ONG internationales et la communauté ukrainienne des réfugiés elle-même, les adolescents et les femmes réfugiés.

Shadan NamiqResponsable de programme, Commission pour les réfugiés de Moldavie

Il y a aussi un problème de confiance envers les médias et les plateformes de réseaux sociaux qui leur fournissent des informations. Si certaines informations sont partagées, de nombreux réfugiés vérifieront souvent d’autres sources pour voir si elles sont exactes ou non.

Sarah DuschkaResponsables des subventions pour la Moldavie et la Roumanie, Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC)

Grâce au soutien du gouvernement japonais, l’UNESCO a lancé le projet intitulé « Soutien aux réfugiés ukrainiens par les médias ». Ce projet aide les gouvernements de la République de Moldavie, de la Roumanie et de la Slovaquie à répondre aux besoins des réfugiés. Cette initiative s’inscrit dans la contribution de l’UNESCO au Plan régional de réponse aux réfugiés de l’ONU pour la situation en Ukraine, coordonné par le HCR.

L’initiative renforcera les capacités des radiodiffuseurs des pays d’accueil à fournir des nouvelles fiables et des informations factuelles sur des sujets clés qui concernent et préoccupent les réfugiés ukrainiens, en collaboration avec le HCR, l’Union européenne de radiotélévision et des partenaires nationaux. Le projet adopte une approche novatrice en donnant aux réfugiés le droit à la liberté d’expression, tout en apportant une aide humanitaire aux Ukrainiens déplacés.

La première étape du projet est une étude de base sur les habitudes médiatiques et les besoins en information des réfugiés ukrainiens dans les trois pays. Pour mener à bien cette étude, l’UNESCO s’est associée au Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), une ONG internationale de premier plan qui travaille avec les personnes déplacées dans le monde entier.

Le NRC est chargé de l’ensemble de l’étude en République de Moldavie et en Roumanie, tandis que Caritas procède à la collecte des données en Slovaquie. L’étude utilise des méthodologies quantitatives et qualitatives, telles que des groupes de discussion, des discussions avec les parties prenantes et près de 600 entretiens avec des réfugiés ukrainiens, menés dans différents lieux tels que des écoles, des ménages et des centres d’aide.

Giving Displaced Ukrainians a Voice
Des réfugiés ukrainiens de tous âges ont été interrogés dans le cadre de l’enquête de l’UNESCO sur leurs habitudes médiatiques et leurs besoins en matière d’information.

Les résultats de la recherche guideront la deuxième étape du projet : aider les organisations médiatiques du pays d’accueil à créer des programmes médiatiques liés aux réfugiés.

Le contenu sera produit pour, avec et par les réfugiés ukrainiens, et couvrira des sujets qu’ils considèrent comme prioritaires. Les réfugiés pourront notamment donner leur avis sur ce qui est dit d’eux. Les actualités couvriront également des sujets tels que l’éducation, le travail, le logement, la santé, la violence sexiste, la protection de l’enfance, les services aux personnes ayant des besoins spécifiques et la possibilité de rentrer chez soi lorsque les circonstances le permettent.

Pour s’assurer que la couverture reflète non seulement les points de vue des réfugiés, mais aussi ceux des populations d’accueil, l’initiative aidera les médias à mettre en place des mécanismes de consultation du public. Les réfugiés ukrainiens et les citoyens d’accueil s’engageront avec les équipes éditoriales, en fournissant des commentaires sur le contenu des nouvelles liées aux réfugiés ou sur les questions de programmation des médias.

Giving Displaced Ukrainians a Voice
En Slovaquie, les réfugiés ukrainiens ont été interrogés pour l’enquête de l’UNESCO par Caritas.

Grâce à ce projet, l’UNESCO renforce l’échange d’informations factuelles entre les réfugiés et les citoyens hôtes en tant que membres du public. Ce faisant, l’organisation favorise la cohésion sociale. Le projet soutient les médias dans leur représentation de la diversité des points de vue, ainsi que les gouvernements dans leur réponse aux flux de réfugiés. 

Tawfik JelassiSous-directeur général de l’UNESCO pour la Communication et l’Information

En outre, l’UNESCO renforcera les pratiques éditoriales pour des reportages éthiques, des approches sensibles aux conflits et orientées vers des solutions dans la couverture de la presse liée aux réfugiés, favorisant ainsi des reportages factuels et objectifs pour une coexistence pacifique dans les pays bénéficiaires.

Le projet de soutien aux réfugiés ukrainiens par les médias s’inscrit dans le cadre du mandat de l’UNESCO visant à encourager le développement des médias et à soutenir les médias dans la préparation et la réponse aux crises. La phase de mise en œuvre actuelle s’étend sur une période de 12 mois, à compter de février 2023.