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L’UNESCO et le Canada signent un accord de subvention pour renforcer la prévention des génocides dans le monde par l’éducation et le dialogue interculturel

Les pays du monde restent façonnés par leurs passés violents, ce qui accroît le risque de conflits futurs et de génocides. Soulignant l’importance de l’éducation et du dialogue, le Canada apporte son soutien à l’UNESCO en accordant une subvention de 2 millions de dollars canadiens destinée à renforcer les capacités des acteurs de l’éducation, des praticiens du dialogue et des décideurs du monde entier pour leur permettre de traiter les passés violents et de prévenir que des atrocités de masse se produisent à l’avenir.

Le programme « Prévenir le génocide par l’éducation – se réconcilier avec les passés violents » est mis en œuvre par le Secteur de l’Éducation de l’UNESCO, en coopération avec le Musée Mémorial de l’Holocauste des États-Unis. Outre des conseils et une formation concernant l’enseignement de l’Holocauste et des génocides, ce projet inclura une recherche et un plaidoyer pour le dialogue interculturel mis en œuvre par le Secteur des Sciences sociales et humaines de l’UNESCO.

L’accord de subvention a été signé par la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, en présence de l’Ambassadrice du Canada et Déléguée permanente auprès de l’UNESCO, Natasha Cayer lors d’une cérémonie le 18 mars. À cette occasion, la Directrice générale Madame Azoulay a souligné l’importance de l’éducation pour la réconciliation avec un passé violent et elle a remercié l’Ambassadrice Madame Cayer pour le généreux soutien du Canada. « Apprendre les passés violents, ce n’est pas seulement acquérir des connaissances historiques. C’est un effort tendant à construire des sociétés plus sûres et pacifiques, car la compréhension des causes et des conséquences d’une discrimination ciblée, de persécutions et d’atrocités de masse est une étape fondamentale pour les empêcher de se répéter. Il s’agit d’un investissement à long terme dans la réalisation des droits humains et la prévention des génocides. Grâce à l’appui du Canada, nous pourrons tirer parti des succès passés et élargir notre travail dans ce domaine à l’échelle mondiale, en collaboration avec nos partenaires du Musée Mémorial de l’Holocauste des États-Unis. »

L’Ambassadrice Madame Cayer a déclaré : « Nos jeunes doivent comprendre le passé pour contribuer à empêcher que des atrocités ne se répètent dans l’avenir. Le Canada s’est fermement engagé à protéger les droits humains et la prévention des génocides, et notre pays estime que les enseignements de l’histoire contribuent à renforcer la pensée critique et à immuniser les populations contre la désinformation et les théories du complot utilisées pour déshumaniser les autres. »

L’héritage des génocides et les traumatismes qui s’y rapportent persistent au fil des générations. S’ils ne sont pas traités, ils peuvent miner la cohésion sociale, alimenter la haine et inciter à la violence. L’éducation peut être un puissant outil pour sensibiliser à ces dynamiques et encourager le dialogue, la pensée critique, l’introspection et l’apprentissage de l’histoire, en soutenant les processus de transformation des conflits tout en renforçant la résilience des apprenants aux formes contemporaines de la discrimination et aux discours de haine.

L’enseignement de l’Holocauste peut être un point d’entrée important. Apprendre l’histoire de l’Holocauste peut aider à sensibiliser les apprenants aux causes et aux conséquences des génocides, à susciter une réflexion sur les atteintes aux droits de l’homme dans l’histoire de leur propre pays et à s’attaquer aux vulnérabilités connexes.

Avec l’appui du Canada, l’UNESCO et le Musée Mémorial de l’Holocauste des États-Unis lanceront un programme pluriannuel international de renforcement des capacités pour proposer aux pays de toutes les régions du monde des programmes éducatifs durables et adaptés à leur contexte, afin d’appuyer la prise en compte des passés violents et de prévenir le génocide, encourageant le dialogue interculturel et incluant des mesures sensibles au genre. À la base, le programme prévoit un atelier international de formation d’une semaine à l’intention de dix équipes nationales qui seront soutenues dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs propres initiatives éducatives, aidées également par l’élaboration d’un guide de politique et d’un cours d’apprentissage en ligne sur la lutte contre les passés violents par l’éducation. En outre, des orientations transversales seront proposées pour les activités du projet, grâce à un effort de recherche pionnier entrepris par le Secteur des Sciences sociales et humaines de l’UNESCO et l’Institut pour l’économie et la paix et concernant la manière d’accroître l’efficacité des processus de dialogue interculturel afin d’atteindre les objectifs de la réconciliation.

Le projet s’appuie sur deux programmes internationaux de renforcement des capacités de 2015 et 2017 qui ont également bénéficié du soutien du Canada. Lors de la Conférence internationale sur l’éducation et l’Holocauste (ICEH), l’UNESCO et le Musée Mémorial de l’Holocauste des États-Unis ont formé des acteurs de l’éducation de 17 pays à travers le monde. Les programmes ont donné lieu à 16 initiatives éducatives adaptées à chaque pays qui ont touché collectivement plus de 4 600 apprenants et éducateurs. Le prochain programme de formation réunira des participants de pays précédemment impliqués ainsi que ceux qui n’y ont pas encore participé.

L’UNESCO promeut l’enseignement de l’Holocauste et des génocides dans le cadre du programme de l’Organisation portant sur l’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM), une priorité de l’Agenda Éducation 2030. Dans ce contexte, l’UNESCO soutient les acteurs de l’éducation afin d’aider les apprenants à devenir des penseurs critiques, des citoyens du monde responsables et actifs qui attachent une grande valeur à la dignité humaine et au respect de tous, et de rejeter l’antisémitisme, le racisme et d’autres formes de préjugés qui peuvent conduire à la violence et au génocide. En savoir plus