Lutter contre le racisme dans et par l’éducation : questions-réponses

Cette publication vise à mettre en lumière le racisme présent dans les outils pédagogiques et à remédier à cette situation. Il met l’accent sur la manière dont les manuels scolaires et les autres ressources d’apprentissage peuvent, intentionnellement ou non, perpétuer des stéréotypes et des biais racistes, influençant ainsi les perceptions et renforçant les divisions sociales. Il donne des conseils aux enseignants et aux éditeurs de ressources pédagogiques pour créer du contenu qui non seulement inclut et respecte des expériences diverses, mais combat aussi activement le racisme en apprenant aux élèves à identifier, à comprendre et à s’opposer à l’injustice et à l’inégalité raciales.

Le matériel pédagogique joue un rôle essentiel dans la manière dont les élèves façonnent leur compréhension du monde et d’eux-mêmes. Lorsque ces documents contiennent des stéréotypes racistes ou ne présentent pas des perspectives diversifiées, ils contribuent à la marginalisation de certains groupes et renforcent les inégalités. Lutter contre le racisme dans l’éducation est essentiel pour créer un environnement d’apprentissage équitable dans lequel l’histoire et les expériences de chaque élève sont valorisées et prises en considération.

Elles ont pour objectif :

• d’éliminer les biais racistes dans le contenu éducatif, en veillant à ce que le matériel pédagogique ne perpétue pas de stéréotypes ou ne transmette pas de mésinformations.
• de faire mieux comprendre que le racisme est un problème systémique à la fois historique et actuel qui a des répercussions sur les structures sociales et la vie des individus.
• d’encourager la création de matériel pédagogique qui présente une vision équilibrée et inclusive de l’histoire et de la société contemporaine et qui promeut activement des perspectives et des actions antiracistes.
• de favoriser une réflexion critique sur les concepts de race et de racisme, pour aider les élèves et les enseignants à réfléchir à leur propre position au sein de ces dynamiques et à comprendre l’importance d’être activement antiraciste.
• de défendre une approche intersectionnelle des identités, en montrant de quelle manière la race s’entrecroise avec d’autres facteurs comme le genre et le statut socioéconomique pour façonner les expériences, et de pousser les élèves à agir en faveur de la justice raciale.

Pour lutter efficacement contre le racisme dans l’éducation, la nouvelle publication de l’UNESCO recommande :

• d’introduire du contenu pédagogique qui explique que la race est une construction n’ayant aucun fondement biologique, afin de remettre en question les visions essentialistes et de briser les mythes qui alimentent le racisme.
• de discuter du concept de racisme structurel, en montrant la manière dont celui-ci imprègne les institutions et les normes sociales, et de donner aux élèves les outils nécessaires pour identifier et remettre en question ces structures.
• de mener des discussions basées sur les connaissances concernant l’histoire du racisme et ses manifestations actuelles, afin de permettre une meilleure compréhension de ce sujet et d’inciter à agir contre le racisme.
• d’encourager les élèves à réfléchir à leur propre identité et à leurs propres expériences en lien avec les structures de pouvoir, afin de favoriser l’empathie ainsi qu’une prise de conscience et un engagement antiraciste.
• de s’inscrire dans un cadre intersectionnel pour examiner la manière dont la race s’entrecroise avec d’autres aspects de l’identité, afin de présenter une vision plus complète des discriminations et des privilèges, et d’encourager les élèves à défendre la justice et l’égalité sous toutes ses formes.

Un exemple typique est la simplification excessive des récits de migration, qui présentent souvent les migrants sous un jour négatif, en se concentrant sur les questions d’assimilation et de différences culturelles sans tenir compte des barrières systémiques à l’intégration. Cette représentation peut donner un sentiment d’exclusion aux élèves issus de l’immigration et renforcer un discours clivant qui crée une différence entre « nous » et « eux », nuisant ainsi à la cohésion sociale et à la compréhension mutuelle. En reformulant ces récits pour mettre en avant les contributions, la résilience et les expériences diverses des migrants, le matériel pédagogique peut favoriser une compréhension plus inclusive et antiraciste des migrations et de leur impact sur les sociétés.

• Élargir l’éventail de récits et d’histoires inclus dans le matériel pédagogique pour garantir que tous les élèves se sentent représentés et valorisés dans leur environnement d’apprentissage. Cela implique d’y ajouter du contenu activement antiraciste, qui remet en question les discours dominants et promeut une meilleure compréhension de la justice raciale.
• Procéder à un examen minutieux du contenu éducatif existant pour détecter et éliminer les cas de biais racial ou d’exclusion, et l’enrichir de contre-discours qui aident les élèves à mieux comprendre des questions complexes en adoptant une perspective antiraciste.
• Fournir aux enseignants les outils et les connaissances nécessaires pour lutter efficacement contre le racisme en classe, afin de créer un environnement d’apprentissage qui favorise les discussions libres, l’esprit critique et les actions collectives contre le racisme.
• Donner aux élèves les compétences nécessaires pour analyser de manière critique les contenus, détecter les biais et comprendre l’importance de tenir compte d’expériences diverses pour construire une société plus inclusive, et les encourager à être des participants actifs dans la lutte contre le racisme.

Elle imagine un avenir dans lequel le matériel pédagogique transmet non seulement des connaissances, mais favorise aussi l’esprit critique, l’empathie et un profond respect pour la diversité. La publication vise à créer un système éducatif dans lequel les élèves apprennent à détecter et à remettre en question les inégalités, façonnant ainsi une génération attachée à la dignité, à l’égalité et aux droits humains. Elle espère qu’un tel apprentissage transformateur contribuera à construire des sociétés plus justes et plus inclusives.