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Table ronde pour la Journée Internationale des Femmes Juges à Madagascar

"Quel impact ont les femmes dans le judiciaire malgache?" Question posée lors de la table ronde pour la Journée Internationale des Femmes Juges à Madagascar par l'UNESCO et l'UNODC.
5 panelists sharing the floor during the round table organized by UNESCO ans UNODC in Madagascar on 9 March 2024 for the international women judges day

Le 9 mars 2024 a marqué un jalon important dans la lutte pour l'égalité des genres dans le secteur judiciaire malgache, avec la célébration de la Journée Internationale des Femmes Juges. Organisée par l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC) et l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), en partenariat avec le Ministère de la Justice et l'association des femmes avocates de Madagascar, cette journée a été importante pour sensibiliser à l'importance de la participation professionnelle des femmes dans les organes de décision.

A Madagascar, 54% des juges sont des femmes. 58% des juges a la Cour de Cassation sont des femmes. Parmi les 52 juges de la Cour d'Appel d'Antananarivo, 38 sont des femmes. Malgré ces avancées, les femmes juges à Madagascar continuent à faire face à des discriminations, aux inégalités au travail et aux abus en ligne.

L'événement a rassemblé 150 participants à Antananarivo, comprenant des étudiants en droit des écoles d'avocats et de la faculté de droit de l'Université d'Antananarivo.

La journée a été marquée par une série de discussions abordant des questions cruciales telles que les problèmes d'intégrité liés au genre, la violence en ligne et la discrimination auxquelles sont confrontées les femmes actrices judiciaires, ainsi que des recommandations pour améliorer la participation et l'égalité des femmes dans le secteur judiciaire.

Les échanges ont été riches en contenu, avec des intervenants de haut niveau partageant leurs perspectives sur les défis et les opportunités liés à la participation des femmes dans le secteur judiciaire.

Découvrir les 5 panélistes

  • Madame BAKOLALAO Ramanandraibe Ranaivoharivony  Ancienne Garde des Sceaux et Ministre de la Justice de la République de Madagascar de 2007 à 2009 – Elle a exercé 20 ans en tant que juge des affaires familiales à la Cour d’appel d’Antananarivo ainsi qu’en tant que juge des enfants et Conseiller déléguée à la protection de l’enfance.

     

  • Mme RAFALIMANANA Mahamanina - Présidente du Tribunal de Première Instance d'Ambatolampy - Diplômée de la faculté de droit et de Sciences politiques de l'Université d'Antananarivo, elle a débuté sa carrière au sein de la magistrature en 2011. 

     

  • Madame la procureure de la République du TPI d’Antanarivo

     

  • Me MAHONG Jinny - Avocate au Barreau de Madagascar – Diplômée d’une maîtrise en Droit Privé, option Carrières Judiciaires et Sciences Criminelles de l’Université d’Antananarivo également diplômée de l’Institut d’Etudes Judiciaires du département Droit de l’Université d’Antananarivo en 2010

     

  • Mme la Juge Mme Anjarasoa Tsilavoniana Razafitombo 

     

  • Modératrice : Me RAKOTOBE Sandratra - Avocate au Barreau de Madagascar – Présidente et co fondatrice de Women Lawyers Madagascar Association. 

Les participantes ont également eu l'occasion de poser des questions aux intervenantes sur les moyens de surmonter les obstacles à l'égalité des genres dans le secteur judiciaire.

 

Invitée à dîner avec une personnalité de haut rang, les organisateurs m'ont informé qu'ils avaient besoin d'une 'fleur à la table' en me désignant. L'inégalité de genre est bien réelle à Madagascar.

Témoignage 1

Les gens me demandent souvent : 'Comment gérez-vous la pression en étant célibataire ?' Mais pourquoi ma stabilité émotionnelle est-elle liée à mes compétences professionnelles ? Poserait-on cette question à mes homologues masculins ?

Témoignage 2

Ces mots, partagés par le public, révèlent les réalités insidieuses de la discrimination de genre dans des contextes professionnels. Ces anecdotes soulignent la nécessité de remettre en question les normes de genre prévalentes et de promouvoir un environnement professionnel égalitaire pour toutes et tous.

participants to the round table organised by UNODC and UNESCO are sitting in the conférence room

La discrimination sexiste, les inégalités et les abus en ligne contre les femmes dans le système judiciaire constituent une menace significative pour la démocratie et l'État de droit en sapant leur rôle essentiel de jugement sur des questions d'intérêt public tout en promouvant et en protégeant les droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression et l'accès à l'information, conformément aux instruments juridiques internationaux.

Conformément à son mandat de favoriser "la libre circulation des idées par la parole et l'image", l'UNESCO s'engage à promouvoir la liberté d'expression et l'accès à l'information. Ce sont des libertés fondamentales et des pierres angulaires de la démocratie, mais aussi des catalyseurs d'autres droits de l'homme et de l'État de droit de manière plus générale.

Dans le cadre de l'Initiative des juges, l'UNESCO soutient les membres du pouvoir judiciaire - y compris les juges, les procureurs, les avocats et les experts juridiques - à travers le monde pour accroître leurs connaissances et leurs capacités en matière de normes internationales et régionales relatives à la liberté d'expression, à l'accès à l'information et à la sécurité des journalistes.

À Madagascar, l'UNESCO organisera des formations spécifiques pour les juges en fonction et au sein des écoles, dans le cadre du fonds du secrétariat général pour la consolidation de la paix et avec l'appui du programme multidonateurs pour la liberté d'expression et la sécurité des journalistes