Avec l'objectif de "réconcilier l'humanité avec elle-même et avec le monde vivant", le forum a servi de plateforme aux conférenciers invités et au public pour discuter des défis contemporains les plus pressants de la planète pour favoriser l'équilibre écologique et le bien-être de l'humanité. Au cours de l'événement de cette année , deux écocitoyens de l'UNESCO ont pris la parole : Twyla Edgi Masuzumi, représentant l'initiative Ts'udé Nilįné Tuyeta, et Anne-Marieke Eveleens, co-fondatrice de The Great Bubble Barrier (La Grande Barrière à Bulles).
Si nous prenons soin de la terre, la terre prendra soin de nous
En tant que gardienne de la forêt boréale au Canada, l'une des plus vastes forêts intactes au monde, Twyla Edgi Masuzumi et la communauté dénée ont subi les effets du changement climatique. Cette soirée exceptionnelle intitulée "Rendez-vous sous la canopée", a réuni les gardes forestiers des forêts primaires de chacun des cinq continents. Dans un discours émouvant, Twyla a fait part des menaces qui pèsent sur leur terre et leurs traditions et a partagé les raisons pour lesquelles il est si important de les protéger.
"Tout est connecté. Les animaux, l'eau, les arbres… Tout est protégé par notre peuple, car ils sont la source de notre vie. Si nous prenons soin de la terre, la terre prendra soin de nous".
Son projet cible les menaces, telles que l'affaissement et l'assèchement des lacs, en assurant un suivi régulier des données chaque année. Employant des membres de la communauté locale, l'initiative Ts'udé Nilįné Tuyeta utilise ces données et les connaissances des aînés pour étudier et s'adapter aux effets du changement climatique sur leurs terres.
Le projet vise également à faire revivre les traditions dénées, qui ont un lien spirituel important avec la nature. A travers les camps, les aînés transmettent aux jeunes leurs connaissances sur la vie en harmonie et la protection de la terre.
Malgré les menaces pressantes auxquelles leur forêt est confrontée, Twyla a donné au public de l'espoir pour l'avenir. Lorsqu'elle a rejoint la fondation, il y avait 60 programmes de tuteurs à travers le Canada. Maintenant, il y en a 145, et elle espère que ceux-ci continueront de croître à travers le monde. Twyla et quatre autres dirigeants indigènes ont été mis en lumière dans le documentaire "Forest Guardians", représentant des communautés luttant pour préserver des centres de biodiversité. Ce documentaire de LATO SENSU Productions et ARTE sera diffusé fin 2023.
Découvrez le projet Ts’udé Nilįné Tuyeta
Investissez votre énergie dans le grand tout
Grande passionnée de voile aux Pays-Bas, Anne-Marieke Eveleens a passé beaucoup de temps sur l'eau. Cela signifiait qu'elle était constamment confrontée à l'évolution du niveau des eaux locales. Lors de cet événement du campus de l'UNESCO consacré aux femmes du changement climatique, Anne-Marieke a partagé le parcours qui l'a amenée à co-créer « The Great Bubble Barrier » (La Grande Barrière à Bulles). Confrontées à maintes reprises à la pollution plastique de leurs eaux et de leurs rivages, Anne-Marieke et ses amis ont décidé d'agir. Réalisant que la sensibilisation et le changement de comportement individuel n'aboutissaient pas à un changement rapide, elle s'est appuyée sur sa formation scientifique.
Après une session de brainstorming, le collectif a trouvé la pièce qui pourrait bien compléter le puzzle : un mur d'air. Bien que la technologie existait déjà, personne ne l'avait jamais mise en œuvre pour cibler les déchets dans les eaux. Et c'est ainsi que The Great Bubble Barrier est née. Ce « rideau de bulles » perforé crée un mur de bulles d'air qui monte dans l'eau. Placé en diagonale dans une rivière, il peut déplacer les déchets flottants dans un coin, les ramasser et permettre de les enlever avant qu'ils n'atteignent les plages et les lacs.
Dans un échange dynamique avec les étudiants, Anne-Marieke a répondu aux questions sur les défis auxquels elle a été confrontée dans son parcours.
"En tant que scientifique, et aussi en tant que femme, lorsque vous avez une idée géniale dans le domaine de la technologie, elle n'est pas toujours prise autant au sérieux qu'elle devrait l'être. Donc, il y avait beaucoup de gens qui n'y croyaient pas ou qui pensaient que nous pouvions y arriver. Mais le message clé est d'écouter les bonnes personnes, d'ignorer celles qui disent non et de continuer à apprendre et à se développer".
Actuellement, la barrière a été mise en place dans deux rivières aux Pays-Bas, mais les étudiants ont été ravis d'apprendre que le projet pourrait s'étendre à d'autres zones urbaines qui pourraient en avoir besoin. Anne-Marieke a transmis au public un message inspirant.
"Si vous êtes très passionné par quelque chose, continuez à creuser, continuez à poser les mêmes questions et essayez de trouver les réponses. Investissez votre énergie dans le grand tout. Pour des causes sociales, pour l'égalité femmes-hommes, pour l'environnement".
Regardez le replay du Campus UNESCO: Les femmes du changement climatique