Ce qu’il faut savoir sur les discours de haine

Dernière mise à jour10 août 2023

Qu’est-ce qu’un discours de haine ?

La Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine fournissent une définition de travail : « tout type de communication, qu’il s’agisse d’expression orale ou écrite ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité. »

Les discours de haine peuvent désigner des boucs émissaires, créer des stéréotypes, stigmatiser et utiliser un langage dégradant. Ces types de discours servent souvent de base à des théories complotistes, à la désinformation, ainsi qu’au déni et à la déformation d’événements historiques tels que le génocide. Les États ont pour obligation d’interdire les formes les plus graves des discours de haine, qui incitent à la violence, l’hostilité ou la discrimination, ou au génocide ou à d’autres violations du droit international, conformément à l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Certaines autres formes de discours de haine, telles que les menaces individuelles, peuvent également être limitées. Néanmoins, le droit international protège certaines formes de discours qui peuvent être injurieuses et constituer des problèmes en termes de préjugés et d’intolérance et qui peuvent être l’objet d’autres mesures de prévention. Le Plan d’action de Rabat fournit des orientations sur la définition des restrictions à la liberté d’expression et à l’incitation à la haine, en application de l’article 20.

Quels sont les effets des discours de haine ?

Les discours de haine n’entraînent pas seulement un préjudice personnel et être susceptibles d’inciter à la violence, ils constituent une atteinte à l’inclusion, à la diversité et aux droits humains. Ils minent la cohésion sociale et érodent les valeurs communes, faisant reculer la paix, la stabilité, le développement durable et le respect des droits de l’homme pour tous.

Quelle est l’action de l’UNESCO en matière de lutte contre les discours de haine ?

L’UNESCO coopère avec de nombreux partenaires différents dans la lutte contre les discours de haine, conformément à la Stratégie et au Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine lancés en 2019 par le Secrétaire général des Nations Unies. À chaque instant, l’UNESCO insiste sur l’importance d’une approche fondée sur les droits humains pour lutter contre les discours de haine, notamment au travers de la sauvegarde de la liberté d’expression.

L’éducation est un puissant outil de lutte contre la désinformation, la mésinformation et les discours de haine. L’UNESCO aide les pays à soutenir les régulateurs et les acteurs judiciaires, à élaborer des réponses éducatives et des politiques et législations qui favorisent, protègent et défendent les droits humains internationaux.

Comment l’UNESCO s’attaque-t-elle aux discours de haine en ligne ?

Les discours de haine se propagent à une vitesse et avec une portée sans précédent grâce aux outils numériques, en particulier sur les plates-formes de médias sociaux. L’UNESCO œuvre pour la lutte contre les discours de haine en ligne en dotant les apprenants de compétences en matière de citoyenneté numérique, afin que les individus, quel que soit leur âge, apprennent à naviguer sur Internet de manière sûre et responsable.

L’éducation aux médias et à l’information peut renforcer la résilience des apprenants aux discours de haine et renforcer leur capacité à reconnaître et à contrer la désinformation et la mésinformation, les narratifs extrémistes violents et les théories complotistes.

L’UNESCO plaide pour une transparence et une responsabilité accrues de la part des plates-formes numériques dans la lutte contre la désinformation en ligne et les incitations à la haine et à la discrimination. Ceci inclut un appel aux entreprises de médias sociaux afin qu’elles signalent les discours de haine, la façon dont leurs algorithmes peuvent affecter la propagation de tels discours et les politiques qu’elles appliquent pour les contrer. L’UNESCO a publié un ensemble de 26 principes de haut niveau pour accroître la transparence des entreprises de plates-formes Internet.

L’UNESCO soutient également la mise en place d’un secteur des médias libre, diversifié et pluraliste, prévoyant l’autorégulation des médias professionnels, ainsi que la diffusion de bonnes pratiques contre les discours de haine et la formation des acteurs judiciaires et des forces de l’ordre aux normes internationales en matière de liberté d’expression.

Guide de l'UNESCO desiné aux décideurs politiques pour contrer les discours de haine

L’UNESCO et le Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger des Nations Unies (OSAPG) ont élaboré conjointement le premier guide destiné aux décideurs politiques et aux enseignants, explorant les réponses éducatives à ce phénomène et formulant des recommandations pratiques pour renforcer les systèmes éducatifs. Voici un aperçu de certaines des principales idées contenues dans ce nouvel outil.

 

Contrer les discours de haine par l'éducation : guide pour les décideurs politiques
UNESCO
United Nations Office on Genocide Prevention and the Responsibility to Protect
2023

(en anglais)

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