Nos droits, nos vies, notre avenir : programme O3

Aider les pays à dispenser une éducation complète à la sexualité aux adolescents et aux jeunes d’Afrique subsaharienne
O3 programme
Dernière mise à jour11 mars 2024

En Afrique subsaharienne où le nombre d’adolescents et de jeunes ne cesse de croître, il est possible de profiter de ce dividende démographique sans précédent en faisant en sorte que cette population soit instruite, en bonne santé et occupée. Pour y parvenir, il est indispensable de surmonter des obstacles majeurs tels que les mariages précoces, les grossesses précoces et non désirées, les infections par le VIH et la violence de genre.

Par l’intermédiaire de son programme phare, Nos droits, Nos vies, Notre avenir (O3), l’UNESCO aide les pays à fournir une éducation complète à la sexualité, de qualité, pour autonomiser les adolescents et les jeunes en développant les compétences, les connaissances et les attitudes dont ils ont besoin pour prévenir les infections à VIH, réduire le nombre de grossesses précoces et non désirées et éliminer la violence de genre. Ce programme met aussi l’accent sur la création d’environnements d’apprentissage sûrs pour les apprenants en luttant contre toutes les formes de violence, y compris le harcèlement à l’intérieur et à l’extérieur de l’école.

Géré en partenariat avec les ministères de l’Éducation et de la Santé de 33 pays d’Afrique subsaharienne, O3 a atteint plus de 30 millions d’apprenants en leur offrant une éducation aux compétences de la vie et à la sexualité ; 35 millions de jeunes supplémentaires scolarisés et non scolarisés en ont bénéficié grâce aux plates-formes médiatiques et à un plaidoyer mobilisant les communautés, les enseignants, les chefs religieux, les parents et la société civile.

Un programme complémentaire, O3 Plus, aide les apprenants des établissements d'enseignement supérieur à obtenir des résultats positifs en matière d’éducation, de santé et d'égalité des genres, grâce à l’accès à l’ECS et aux services de santé sexuelle et reproductive.

Les programmes O3 et O3 Plus sont mis en œuvre grâce au soutien de la France, de l'Irlande, de la Norvège, de la Suède, de la Suisse et de la Fondation Packard.

Domaines de travail

Dans le cadre d’O3, l’UNESCO agit en étroite collaboration avec les pays pour fournir des orientations politiques et un soutien technique, ainsi qu’un financement ciblé pour intensifier les efforts nationaux dans le domaine de l’ECS qui renforceront le développement et la prestation d’une éducation à la sexualité de qualité en classe.

L’UNESCO collabore avec les pays pour renforcer leurs cadres juridiques et leurs politiques éducatives en matière d’éducation à la sexualité, ainsi que leurs politiques en faveur d’environnements d’apprentissage sûrs, en mettant l’accent sur la réduction de la violence de genre. Par exemple, une série d’études a permis à l’UNESCO d’examiner l’intégration de la santé sexuelle et reproductive et de l’égalité des genres dans la législation et les politiques éducatives de 11 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale.

L’UNESCO a également soutenu les réponses du secteur de l’éducation à la COVID-19 pour permettre aux enseignants et aux apprenants de retourner à l’école en toute sécurité ; la mise à l’échelle de solutions d’enseignement à distance ; l’élaboration de principes directeurs standard sur la prévention et la gestion de la COVID-19 dans les écoles.

Partout sur le continent, l’UNESCO a travaillé avec les gouvernements et les parlementaires nationaux afin d’accroître l’engagement politique en faveur de la fourniture aux apprenants d’une éducation sanitaire efficace, y compris l’ECS. Grâce aux engagements officiels des ministres de l’éducation et de la santé, les politiques et les programmes d’enseignement nationaux peuvent être réactualisés plus rapidement, et les écoles et les enseignants se sentent plus confiants pour aborder ces sujets importants, mais sensibles.

En outre, l’UNESCO a aidé l’Union africaine à élaborer sa Stratégie continentale pour l’éducation à la santé et au bien-être. Cette stratégie importante, qui aide les pays africains à répondre aux priorités en matière de santé dans le secteur de l’éducation, s’articule autour de quatre piliers : éducation à la santé et aux droits sexuels et reproductifs fondée sur les compétences ; environnements d’apprentissage sûrs, non violents, inclusifs et efficaces pour tous ; promotion d’une alimentation et de boissons saines et activités physiques et sportives ; lutte contre la consommation de substances psychoactives.

Les enseignants sont en première ligne pour assurer aux enfants l’éducation à la sexualité dont ils ont besoin pour s’épanouir. Dans le cadre du programme O3, l’UNESCO appuie les enseignants partout en Afrique par des programmes de formation sur mesure, des cours et ressources en ligne, ainsi que par la révision et l’élaboration de matériels d’enseignement et d’apprentissage portant sur l’ECS. L’outil « Connect with Respect » basé sur le programme d’enseignement, par exemple, encourage à l’établissement de relations équitables entre les genres, jouant un rôle déterminant dans la lutte contre la violence dans et autour de l’école, y compris le harcèlement et les châtiments corporels.

La Plate-forme régionale d’apprentissage est une initiative de partage des connaissances et d’apprentissage s’adressant aux 33 pays qui ont rejoint le programme O3 en Afrique subsaharienne. La plate-forme héberge le cours de l’UNESCO sur l’ECS destiné aux enseignants, à qui elle offre des possibilités d’apprentissage et d’échange. La bibliothèque numérique accessible via la plate-forme propose des ressources sur l’ECS, y compris des programmes et des matériels d’enseignement et d’apprentissage.

La révision ou l’actualisation des programmes d’enseignement nationaux fait également partie de l’appui apporté aux ministères de l’Éducation par l’UNESCO par l’intermédiaire du programme O3. Par exemple, l’UNESCO a appuyé un audit des programmes d’enseignement du Malawi aux niveaux primaire et secondaire. L’audit a révélé des lacunes et des points forts qui seront pris en compte dans le cadre du processus de révision des programmes du pays. Sur la base de cet audit, l’UNESCO aide le ministère de l’Éducation à revoir le programme d’enseignement, notamment par une analyse documentaire des bonnes pratiques.

En réponse à l’évolution du contexte et à la nécessité de compléter l’éducation dispensée en classe, le programme O3 s’est appuyé sur les plates-formes numériques et des solutions de basse technologie pour garantir aux adolescents et aux jeunes un accès continu aux informations clés sur la santé et sur les droits à la santé sexuelle et reproductive. Plus de 35 millions d’adolescents et de jeunes scolarisés et non scolarisés d’Afrique subsaharienne ont été atteints grâce à la télévision, à la radio communautaire et nationale, aux podcasts, aux réseaux sociaux, aux applications mobiles, aux chatbots et aux centres d’appels. Par exemple, la campagne Let’s talk EUP (Parlons des grossesses précoces et non désirées), une campagne phare d’Afrique de l’Est et australe, a mobilisé les jeunes et les communautés des zones rurales et urbaines par le biais de fictions radiophoniques ayant pour objet la prévention des grossesses précoces et non désirées.

Nous savons que les parents, les tuteurs ou les aidants jouent un rôle important dans la discussion de sujets tels que les relations sexuelles, le genre et les relations avec les enfants. L’un des éléments clés de notre travail est notre action auprès des parents et des communautés afin de faire évoluer les normes de genre et sociales. Par exemple, l’UNESCO aide les familles à renforcer leurs connaissances et à modifier leurs attitudes concernant l’ECS, la santé et les droits sexuels et reproductifs, la prévention de la violence scolaire, pour encourager les conversations à la maison sur le sujet de relations saines et respectueuses. O3 a également travaillé avec les associations parents-enseignants et les directeurs d’école, et plaidé pour une communication parent-enfant plus forte sur ces sujets.

En ligne, l’application de santé RADA, au Kenya, permet aux étudiants des universités d’accéder à des informations sur la santé sexuelle et reproductive, les relations et les fréquentations, les infections à VIH et le SIDA, l’abus d’alcool et de drogues, la santé mentale, la sécurité sur les campus et l’orientation professionnelle via leur mobile ; et Hello Ado, une application mobile gratuite qui fournit aux adolescents et aux jeunes d’Afrique de l’Ouest et centrale des informations sur la santé sexuelle et reproductive, propose une liste de services et une fonction de chat permettant de poser des questions et d’échanger de manière anonyme.

 

Young People Today est une plate-forme d’informations et de ressources sur l’engagement en Afrique de l’Est et australe, ainsi que de ressources d’ECS adaptées aux jeunes, d’éléments factuels, d’informations et d’actualités pour appuyer la santé et le bien-être des adolescents et des jeunes. Comme les grossesses précoces et non désirées touchent un nombre croissant d’adolescentes de la région, l’UNESCO a développé la campagne Parlons-en. En partant de récits positifs, la campagne encourage les échanges et les changements sociaux et comportementaux afin de diminuer le nombre de grossesses précoces et non désirées dans 21 pays d’Afrique de l’Est et australe.

L’éducation sauve des vies est une campagne en ligne visant à sensibiliser au besoin urgent d’une éducation à la santé pour réduire le nombre de mariages d’enfants et d’unions forcées, de grossesses précoces et non désirées, l’infection par le VIH et la violence de genre. Cette campagne, qui rassemble des partenaires des Nations Unies et de la société civile d’Afrique de l’Ouest et centrale, a touché plus de 24 millions de personnes à travers le continent, en particulier des jeunes.

O3 Plus appuie la santé et le bien-être des apprenants dans l’enseignement supérieur et l’éducation tertiaire. Le programme permet aux jeunes des établissements d’enseignement supérieur et de l’éducation tertiaire de bénéficier d’une meilleure santé sexuelle et reproductive grâce à l’éducation au VIH et la prévention des grossesses, et à la violence de genre. O3 Plus permet aux jeunes d’atteindre leur plein potentiel éducatif et de contribuer plus efficacement au développement de leur pays et de leur région en tant que diplômés, professionnels et jeunes leaders.

O3 Plus cible 142 000 apprenants de 24 établissements d’enseignement supérieur et tertiaire en Zambie et au Zimbabwe, et il a été élargi au Kenya, à la Tanzanie (phase 2) et à la Namibie, au Rwanda, à l’Afrique du Sud, à l’Ouganda (phase 3). Jusqu’à présent, il a touché plus de 88 000 apprenants à qui il offre une éducation complète à la sexualité, précise et fondée sur les droits, par le biais de cours formels en ligne ou en présentiel. En outre, près de 7 350 apprenants ont bénéficié d’un test VIH, plus de 2 060 conseillers pairs ont été formés à fournir des informations et des services sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et 344 prestataires de soins de santé ont été formés à fournir des informations et des services adaptés aux apprenants des universités du Kenya, de la Namibie, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe.