L’impact du changement climatique et du déplacement interne sur le droit à l’éducation
En 2018, selon le Centre de suivi du déplacement interne, 17,2 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur pays à cause de catastrophes naturelles. En 2020, le nombre de personnes déplacées suite à des catastrophes naturelles et à des événements météorologiques extrêmes a fait un bond, pour atteindre 30,7 millions. Les effets catastrophiques du changement climatique ne sont plus des urgences isolées mais sont devenus la nouvelle norme dans le monde. Les personnes déplacées par les effets du changement climatique sont confrontées à des vulnérabilités importantes dans l’accès à l’éducation : capacités scolaires saturées, infrastructures détruites, barrières linguistiques, exacerbation de la pauvreté et de l’abandon scolaire, difficultés à faire reconnaître les qualifications antérieures, discrimination, etc.
S’il existe de nombreuses recherches sur l’éducation au changement climatique, l’éducation au développement durable, les droits migratoires des personnes déplacées et l’inclusion des réfugiés, en revanche nous disposons de peu d’informations sur le lien entre le déplacement climatique et le droit à l’éducation.
Les personnes déplacées climatiques sont confrontées à des obstacles en termes d’accès à l’éducation, similaires à ceux que rencontrent les réfugiés. Cependant, contrairement aux réfugiés, le droit international ne leur reconnaît pas un droit spécifique à la résidence et un droit explicite à l’éducation. Qu’elles soient déplacées ou piégées par des événements climatiques extrêmes, leurs besoins sont très visibles, mais elles restent une catégorie invisible dans les politiques nationales et internationales.
Un projet d’enquête de l’UNESCO sur les impacts du déplacement climatique sur le droit à l’éducation à l’échelle mondiale comprend un document de travail, des études de cas sur des pays de quatre régions du monde et la publication de recommandations politiques mondiales destinées à tous les États membres, avec des exemples pratiques / bonnes pratiques pour leur mise en œuvre. Dans toutes les régions du monde, les tendances suivantes apparaissent, mettant en lumière les véritables obstacles à l’éducation posés par le changement climatique :
- Le climat détruit directement les écoles et les matériels d’apprentissage
- L’utilisation des écoles comme abris d’urgence empêche la poursuite de l’enseignement
- Étant donné que le climat détruit les moyens de subsistance, la migration économique constitue en réalité en grande partie un déplacement lié au climat
- Étant donné que les catastrophes climatiques aggravent la pauvreté, cela entraîne encore plus d’obstacles pour l’éducation.
Une approche comparative
- Schémas de déplacement :
- Asie et Pacifique : déplacement circulaire – déplacement pendant les saisons climatiques
- Afrique de l’Est : inscription dans les camps de réfugiés à cause de sécheresses et d’inondations
- Caraïbes : déplacement temporaire suite à des ouragans et des tempêtes
- Obstacles à l’éducation des personnes déplacées climatiques :
Les schémas de déplacement diffèrent selon les régions et les caractéristiques des pays, et les obstacles à l’éducation en cas de déplacement climatique diffèrent également. Par exemple :
- Îles des Caraïbes : destruction des infrastructures scolaires
- Asie et Pacifique : obstacles à l’inscription et barrières linguistiques en cas de déplacement vers d’autres provinces
- Les pertes des moyens de subsistance dues au climat constituent un obstacle majeur à la scolarisation en Afrique de l’Est, car ces pertes dues au climat et la pauvreté qui en découle empêchent la scolarisation
- Europe du Sud-Est : les personnes déplacées pendant les guerres dans les Balkans risquent aussi le déplacement climatique et l’interruption de la scolarité.
Travailler ensemble aujourd’hui pour les déplacés climatiques
Les personnes déplacées climatiques ne doivent pas rester invisibles. Œuvrons ensemble pour le respect de leur droit à l’éducation.
(en anglais)
