Soutenir les réfugiés et les migrants en garantissant leurs droits culturels et leur participation à la vie culturelle
La question des réfugiés est souvent abordée sous l’angle sécuritaire ou économique, au détriment de la dimension culturelle de l’exil. À travers le monde, les reculs et violations des droits culturels ralentissent et compromettent la capacité des populations déplacées, y compris celle des réfugiés, à trouver leur place, à s’intégrer et à contribuer à la société. Garantir la protection des droits culturels peut être un puissant moteur permettant de remédier à la vulnérabilité des réfugiés et de promouvoir l’inclusion et la cohésion sociales au sein des communautés d’accueil, dans un contexte où les défis mondiaux tels que les conflits et les catastrophes naturelles entraînent une hausse des déplacements.
Alors que les déplacements entraînent souvent la perturbation des pratiques et des identités culturelles, l'UNESCO, en collaboration avec des agences sœurs du système des Nations Unies, s'engage non seulement à permettre aux populations déplacées de maintenir leurs pratiques culturelles, mais aussi à autonomiser les réfugiés, en particulier les jeunes et les femmes, par l'éducation, la formation et les projets de travail contre rémunération liés au patrimoine culturel, comme moyen de favoriser les moyens de subsistance et la création d'emplois dans ces situations défavorables. De même, l'UNESCO investit pour permettre aux réfugiés d'accéder aux services culturels et de participer à la vie culturelle, y compris celle du pays d'accueil et d'autres communautés, afin de permettre le dialogue interculturel et de favoriser la cohésion sociale, prévenant ainsi les conflits et contribuant à la construction de la paix.
Coup de projecteur sur quelques projets
Renforcement du rôle des jeunes dans la promotion du vivre ensemble et du multiculturalisme à travers l'éducation secondaire et les centres d'apprentissage non formel et informel au Cameroun | Bureau de l'UNESCO à Yaoundé
La crise dans les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a laissé plus de 700 000 enfants non scolarisés en 2021. Plus 537 000 personnes ont quitté ces régions en 2022 pour chercher refuge dans des localités voisines plus sûres. Une pression croissante s’en est suivi sur les ressources disponibles dans les communautés d'accueil. Les risques de conflits fondés sur les différences culturelles et linguistiques se sont multipliés entre déplacés internes et populations hôtes. Ce projet entend doter les jeunes déplacés internes et des communautés hôtes de compétences interculturelles nécessaires pour agir entant qu’agent de la transformation sociale en faveur de la cohésion sociale et de paix durable. Il propose un modèle d’apprentissage innovant et inclusif dans des cadres d’enseignement formels, non formels, et communautaires qui développent l’expression culturelle commune des jeunes et leur rôle d’agents de promotion de vivre ensemble dans les milieux de diversité culturelle et linguistique.
Agences des Nations unies impliquées : UNESCO, UNOPS
Pays bénéficiaire : Cameroun
Dates de début et de fin du projet : novembre 2022 – juillet 2024
Soutien à l'élaboration et à la mise en œuvre d'activités de renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans les situations de conflit, y compris les situations de déplacement forcé | Bureau de l'UNESCO à Yaoundé
Dans le cadre du projet de « Soutien à l'élaboration et à la mise en œuvre d'activités de renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans les situations de conflit, y compris les situations de déplacement forcé », l’UNESCO en étroite collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Cameroun, ont organisé du 9 au 12 octobre 2023, un atelier au camp de réfugiés de Minawao, au Cameroun, axé sur les approches de sauvegarde du patrimoine vivant dans des situations de conflit et de déplacement forcé. Minawao, situé à la frontière nord du Cameroun, accueille plus de 70 000 réfugiés, dont beaucoup ont fui la violence liée à Boko Haram dans le Nigeria voisin. L’atelier visait à renforcer la prise de conscience du double rôle du patrimoine vivant en cas d’urgence : à la fois comme victime des conflits et comme une ressource précieuse sur laquelle les communautés peuvent s’appuyer en tant que mécanisme de résilience.
Agences des Nations unies impliquées : UNESCO, HCR
Pays bénéficiaire : Cameroun
Dates de début et de fin du projet : octobre 2023 – novembre 2023
Promouvoir la résilience des communautés de réfugiés grâce à la culture | Bureau de l'UNESCO à Nairobi
Dans l’un des plus anciens et des plus grands camps de réfugiés au monde, le camp de Kakuma au Kenya, le projet « Le patrimoine vivant rassemble au camp de réfugiés de Kakuma au Kenya » a été conçu dans le but de promouvoir la résilience, la cohésion sociale et la diversité culturelle au sein des communautés de réfugiés, en mettant l’accent sur la sensibilisation à la sauvegarde et à la promotion du patrimoine culturel immatériel. Le projet vise notamment à préserver les pratiques musicales traditionnelles et à favoriser la compréhension mutuelle entre les communautés, par le biais de festivals culturels, de formations musicales, de sessions d’enregistrement et de renforcement des capacités pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel par les communautés elles-mêmes.
Les festivals et les spectacles captivants organisés jouent le rôle de creuset et présentent une tapisserie vibrante de costumes, de musiques et de danses traditionnels, au son de nombreux instruments traditionnels tels que les kongers, les djembés, les mbira, les shakers, les tambours et les lyres, fièrement exposés. Les groupes participants appartiennent aux différentes communautés vivant sur le camp et sont notamment originaires du Sud-Soudan, du Congo, du Rwanda, du Burundi, de l’Éthiopie, de l’Ouganda, mais aussi aux communautés d’accueil (Kenya), originaires de la région du Lac Turkana, ce qui favorise une atmosphère d’unité sociale, de cohésion et de fête.
Dans le cadre du projet, un atelier d’inventaire du patrimoine culturel immatériel des différentes communautés a été organisé pour les jeunes réfugiés du camp. L’objectif de cet atelier était de renforcer les capacités des membres des communautés locales, en s’assurant de leur compréhension et de leur participation active à la sauvegarde de leur patrimoine Des ateliers et des jam sessions sont également organisés pour explorer et enregistrer une fusion de sons traditionnels et contemporains.
Agences des Nations unies impliquées : HCR, UNESCO
Pays bénéficiaires : Communautées du Kenya, du Soudan du Sud, du Congo, du Soudan, du Rwanda, du Burundi, de l'Ethiopie et de l'Ouganda.
Dates de début et de fin du projet : May 2022 – December 2023
En savoir plus sur le projet :
Rapport sur le festival de musique et de culture sonore de Kakuma 2023 - Kakuma (wordpress.com)
Le patrimoine vivant rassemble au camp de réfugiés de Kakuma au Kenya - ICHCAP (unesco-ichcap.org)
KAKUMA SOUND | Music In Africa
L'Unesco récompense le premier festival culturel organisé par des réfugiés à Kakuma | Nation
Documentaire (version longue) | Mot de passe: KakumaDemo1
Soutien aux moyens de subsistance par le développement du patrimoine culturel | Bureau de l'UNESCO à Amman
Soutenu par l’Union européenne et l’UNESCO, le projet vise (i) à améliorer l’autonomie des Syriens, des Jordaniens et des Irakiens en leur donnant accès à des contrats courts et décents de travail dans le secteur du patrimoine culturel par le biais d’initiatives de création d'emplois à forte intensité dans les gouvernorats du nord de la Jordanie et de l’Irak, et (ii) à jeter les bases d’un environnement propice au développement de l’esprit d’entreprise dans le secteur du patrimoine culturel.
En Jordanie, l’UNESCO, en étroite collaboration avec l’Organisation Internationale du Travail, a proposé des emplois aux réfugiés syriens et aux Jordaniens vulnérables des communautés locales, pour effectuer des travaux de réhabilitation sur six sites du patrimoine culturel situés dans le nord de la Jordanie. Au total, 1305 contrats courts ont été proposés (dont 371 à des Syriens).
Agences des Nations unies impliquées : UNESCO, OIT
Pays bénéficiaires : Jordanie, Irak
Dates de début et de fin du projet : 17 septembre 2019 au 31 janvier 2024
Renforcer l'intégration socio-économique des migrants et des réfugiés à Arequipa grâce aux arts et aux industries culturelles | Bureau de l'UNESCO à Lima
Ce projet mis en œuvre par l'UNESCO au Pérou avec le financement de l'OIM, visait à renforcer les capacités des différents agents culturels d'Arequipa en termes de gestion culturelle, afin de promouvoir l'intégration socio-économique de la population migrante et réfugiée dans la ville, grâce à la conception de projets culturels axés sur la diversité.
Dans le cadre de ce projet, trois activités ont été menées : (1) la cartographie des agents culturels sur le territoire, (2) l'opérationnalisation d'un laboratoire de projets culturels qui comprenait une formation à la gestion et à l'évaluation des projets, et (3) la fourniture d'équipements aux projets primés. Grâce à ce processus, 190 agents culturels péruviens et vénézuéliens ont été répertoriés. 45 parmi eux ont été formés dans le laboratoire de conception de projets culturels et 20 ont bénéficié d'un équipement logistique.
Agences des Nations unies impliquées : UNESCO, OIM
Pays bénéficiaires : Pérou
Dates de début et de fin du projet : 1er octobre 2021 au 31 décembre 2023
Du déplacement à l'intégration : construire des communautés productives et protectrices | Bureau de l'UNESCO à Lima
Le projet intersectoriel sur la culture et l'éducation financé par l'Union européenne vise à renforcer les capacités d'agents culturels en condition de migrants ou de réfugiés, en favorisant leur intégration socio-économique à Piura, Lambayeque et Chiclayo, qui sont situés dans le nord du Pérou.
Dans le cadre de cette initiative, un exercice de cartographie sera mené pour identifier les agents culturels de la région. En outre, le programme d'éducation non formelle intitulé "Aprendiendo Unidos" (Apprendre ensemble) sera adapté en un format virtuel pour fournir une formation à ces agents.
Agences des Nations unies impliquées : UNESCO, UNOPS
Pays bénéficiaire : Pérou
Dates de début et de fin du projet : 9 septembre 2022 au 7 juillet 2024
Rencontre interculturelle : dialogues migratoires et diversité culturelle | Bureau de l’UNESCO à Montevideo
À l’occasion du Mois de la migration en Uruguay, le Bureau de l’UNESCO à Montevideo et l’Organisation internationale pour les migrations ont organisé une « Rencontre interculturelle : Dialogues migratoires et diversité culturelle » le 13 décembre 2023. Cet événement visait à stimuler les échanges entre les populations migrantes et les sociétés d’accueil en vue de promouvoir la diversité culturelle et l’inclusion en Uruguay.
Agences des Nations unies impliquées : UNESCO, OIM
Pays bénéficiaire : Uruguay
Dates de début et de fin du projet : 13/12/2023
Soutien aux initiatives humanitaires et aux défis rencontrés par l'Union des artistes à Port-Soudan | Bureau de l'UNESCO à Khartoum
Les artistes qui fuient les régions du Soudan déchirées par la guerre trouvent à Port-Soudan l'hospitalité légendaire du pays. L'Union des artistes a accueilli plus de 60 créateurs déplacés, leur offrant un abri et un refuge sûr où ils peuvent se rétablir et guérir. Avec le soutien du bureau de l'UNESCO à Khartoum, du HCR et d'autres organisations non gouvernementales, la Commission soudanaise d'aide humanitaire (HAC) a officiellement reconnu l'Union des artistes en tant que site d'accueil, ce qui lui permet de bénéficier d'une aide pour soutenir cette communauté.
L'UNESCO collecte également des fonds pour fournir à ces personnes douées les outils nécessaires à leur expression créative. Par ailleurs, une bonne action en appelant une autre, certains de ces artistes deviendront des ambassadeurs culturels qui partageront leurs compétences avec d'autres personnes déplacées dans divers sites de Port-Soudan, les aidant ainsi à guérir grâce à l'expression créative.
Agences des Nations unies impliquées : UNESCO, HCR
Pays bénéficiaire : Soudan
Dates de début et de fin du projet : 3 mois