Afghanistan : L’UNESCO condamne la décision des talibans d’exclure les femmes de l’enseignement supérieur et appelle à sa révocation immédiate

L’UNESCO condamne fermement la décision des talibans d’interdire aux femmes l’accès à l’université, qui survient quinze mois après celle de priver les filles d’enseignement secondaire. Il s’agit d’une atteinte profonde à la dignité humaine et au droit fondamental à l’éducation. Cette décision entraîne des conséquences graves et irréversibles pour le développement social, culturel et économique de l’Afghanistan. Un pays ne peut pas progresser lorsque la moitié de sa population n’est pas autorisée à poursuivre des études et à participer à la vie publique.

Les filles et les femmes d’Afghanistan nourrissent de grandes aspirations pour leur peuple et leur pays et revendiquent courageusement leur droit à l’éducation. L’accès des filles et des femmes à l’éducation est associé à une réduction de la pauvreté, à une meilleure santé maternelle et infantile et à un recul du mariage d’enfants.

Avec le soutien de l’UNESCO et de la communauté internationale, l’Afghanistan a accompli d’immenses progrès en matière d’éducation entre 2001 et 2018. Le nombre de femmes dans l’enseignement supérieur a été presque multiplié par 20, d’environ 5 000 étudiantes en 2001 à environ 90 000 en 2019. Les femmes ont pu accéder à des postes à responsabilité, notamment dans les domaines de la médecine, du droit, du journalisme et de la politique, jouant un rôle essentiel dans la transformation du pays.

Aucun autre pays du monde n’empêche les femmes et les filles de faire des études. Cette nouvelle décision représente une régression qui met en péril tout l’avenir de l’Afghanistan et isole davantage le pays, alors que plus de 90 % de sa population vit dans la pauvreté. La ressource la plus précieuse d’un pays est son peuple : ouvrir l’éducation à tous ses citoyens représente la seule manière pour une nation d’atteindre un avenir juste, pacifique et prospère.