Améliorer la résilience aux catastrophes grâce aux TIC en Asie du Sud-Est : 7e école de la mousson sur les inondations urbaines

Les inondations en Asie du Sud-Est représentent un défi important et récurrent, résultant d’une interaction complexe de facteurs naturels et humains. Cette région connaît un climat tropical de mousson, caractérisé par de fortes précipitations pendant la saison des pluies, qui entraînent des inondations fluviales et côtières. Le paysage géographique des zones côtières de faible altitude et des deltas fluviaux exacerbe la vulnérabilité aux inondations. Parmi les autres facteurs, citons l’érosion des sols due à la déforestation et les problèmes liés à l’urbanisation, tels que l’inadéquation des systèmes de drainage et la construction sur les plaines inondables. Le changement climatique contribue à l’apparition de phénomènes météorologiques extrêmes et à l’élévation du niveau de la mer, ce qui accroît davantage les risques d’inondation. Le manque d’infrastructures de protection contre les inondations, associé à une forte densité démographique et à des mécanismes de préparation et d’intervention inadéquats, aggrave le problème. De plus, la gestion des rivières transfrontalières nécessite une coopération internationale pour une gestion efficace des ressources en eau.

Les pertes annuelles moyennes dans les pays d’Asie du Sud ont augmenté de façon exponentielle par rapport aux estimations précédentes. Dans des pays comme l’Inde, les pertes annuelles moyennes représentent 3,34 du PIB, 7,65 au Népal et 6,77 au Pakistan. Cette situation alarmante souligne l’urgence d’études et de formations approfondies pour les générations futures, afin de leur permettre d’exploiter les technologies et les données pour faire face à ces phénomènes de manière efficace.

L’école de la mousson s’est attachée à transmettre des connaissances sur les concepts et les techniques permettant d’utiliser la technologie dans la réduction des risques de catastrophes (RRC) en rapport avec les catastrophes naturelles dans la région. L’école a fourni des connaissances scientifiques de pointe et des solutions technologiques pour répondre aux défis croissants des catastrophes urbaines.

L’accent a été mis sur le problème des inondations urbaines, particulièrement fréquentes dans les pays d’Asie du Sud tels que le Bhoutan, l’Inde, le Népal ou le Sri Lanka. L’événement a été organisé dans le cadre du projet de recherche intitulé « Modélisation urbaine : développement d’un laboratoire de simulation multisectoriel et d’un cadre d’aide à la décision scientifique pour traiter les questions d’environnement urbain ». Cette initiative a été soutenue financièrement par le Ministère de l’électronique et des technologies de l’information (MeitY) et le Département de la science et de la technologie (DST) dans le cadre de la mission nationale de supercalcul (NSM) du gouvernement indien et de l’UNESCO.

La réponse a été forte, avec 170 candidatures reçues et 45 sélectionnées (22 femmes et 23 hommes). Neuf participants étaient titulaires d’un doctorat, tandis que les autres possédaient un master. Parmi les participants, 26 provenaient d’établissements d’enseignement, 12 d’organisations gouvernementales, 6 du secteur privé et un d’une organisation non gouvernementale. La diversité des participants, comprenant de jeunes scientifiques et ingénieurs, a créé une expérience d’atelier dynamique.

Le programme intensif d’une semaine comprenait des conférences, des tutoriels et des ateliers pratiques animés par des experts de premier plan dans divers domaines, notamment la météorologie urbaine, l’hydrologie urbaine, l’analyse par radar et télédétection des événements pluvieux, l’intelligence artificielle, l’analyse des données de masse pour les processus urbains, les pratiques d’ingénierie et les interventions suite aux inondations.

Alors que le changement climatique continue d’exacerber la fréquence et l’intensité des inondations urbaines, la collaboration entre le Centre interdisciplinaire pour la recherche sur l’eau en Inde, l’Institut indien des sciences et l’UNESCO a souligné le besoin de renforcer les capacités des professionnels avec des compétences faisant converger la recherche scientifique avec l’intelligence artificielle, les données de masse, les innovations en matière de données et les nouvelles technologies pour ouvrir la voie à des zones urbaines plus résilientes et adaptatives. Le rapport de l’UNESCO « Données ouvertes pour l’IA : que faire maintenant ? » a servi de référence importante pendant l’école en soulignant les mesures concrètes que les pays peuvent prendre pour rendre les données accessibles.

L’UNESCO plaide en faveur de solutions ouvertes car elles favorisent l’inclusion et l’accessibilité dans de multiples domaines et introduisent implicitement une atmosphère où les obstacles au partage des connaissances sont supprimés. En tant que moteur essentiel de l’innovation, de la responsabilité et de la démocratisation du savoir, les solutions ouvertes contribuent en fin de compte à l’expansion et au développement de sociétés du savoir inclusives.