Communiqué de presse

Destruction du barrage de Kakhovka : 485 millions de dollars nécessaires pour préserver la culture, l'environnement et l'éducation (UNESCO)

Le 6 juin 2023, la destruction du barrage de Kakhova a causé d’importants dégâts dans quatre oblasts d’Ukraine ainsi que des pertes considérables dans le sud du pays. L’UNESCO, dans le cadre de son mandat, a évalué l’impact sur la culture, l’éducation et l’environnement, en arrivant à la conclusion que plus de 485 milliards de dollars seraient nécessaires au rétablissement de ces secteurs dans le courant de la décennie.
Kakhovka Dam Destruction Ukraine - UNESCO report

Cette destruction à grande échelle a eu un impact dévastateur. Comme le souligne le présent rapport, la reconstruction nécessitera une vaste mobilisation au cours des dix prochaines années, et l’UNESCO reste très impliquée, avec le soutien de ses Etats Membres et de ses partenaires.

Chiara Dezzi BardeschiReprésentante de l'UNESCO en Ukraine

Des experts de l'UNESCO ont participé à la préparation du rapport qui vient d'être publié et qui décrit une situation très alarmante, notamment pour le secteur culturel et éducatif, ainsi que pour l'environnement et les zones protégées ukrainiennes, dont une réserve de biosphère de l'UNESCO.

Face à la multiplication des catastrophes en Ukraine, l'UNESCO assiste les autorités du pays dans plusieurs domaines : soutien aux élèves et aux enseignants, formation des professionnels de la culture et mise en œuvre de mesures d'urgence pour la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel.

La culture, troisième secteur le plus touché

En partie à cause de la forte concentration de biens culturels, avec de nombreux sites archéologiques, le coût total des dégâts pour la culture dans la zone touchée est estimé à 156,8 millions de dollars, ce qui représente le troisième secteur le plus touché après l'énergie et le logement. L'oblast de Kherson concentre 72% de ces dégâts.

Le secteur culturel ukrainien, qui souffre déjà d'une pénurie de professionnels spécialisés et d'un manque de matériel lié à la guerre, a besoin d'un soutien urgent et à long terme pour la sauvegarde et la documentation des biens culturels, avec 364 millions de dollars nécessaires au cours de la prochaine décennie.

L'UNESCO s'inquiète également du risque sérieux de fouilles illicites, de pillages et de trafic dans ces régions, étant donné que le retrait des eaux des réservoirs du barrage dévoile désormais un patrimoine unique jusqu'à présent non documenté.

Une catastrophe écologique

La rupture du barrage de Kakhovka a provoqué une inondation catastrophique, qui a touché 620 km² de terres, dont de nombreuses zones protégées d'importance nationale et internationale, dont 330 000 ha de zones protégées et 11 294 ha de forêts, pour une perte estimée à plus de 6,4 milliards de dollars.

La rive gauche de la rivière Dnipro, qui se trouve actuellement dans les territoires temporairement occupés, est particulièrement touchée par les inondations. En raison de l'arrêt du tourisme durable, la réserve de biosphère de Tchernomorskiy (Mer Noire) de l'UNESCO a été gravement touchée par les inondations. Située à moins de 45 km au sud-ouest de la ville de Kherson, cette réserve est un milieu naturel unique, abritant une faune et une flore très riches.

Selon le rapport, 59,5 millions de dollars seront nécessaires pour réaliser une évaluation complète de l'impact environnemental de toutes les zones touchées et pour former des professionnels à la réhabilitation et à la protection de ces habitats naturels.

L'UNESCO soutiendra les autorités nationales et régionales dans leur gestion des ressources en eau et des risques hydrométéorologiques.

37 établissements scolaires endommagés

Les inondations ont causé des dégâts dont le montant s’élève à 51,97 millions de dollars pour 37 établissements scolaires dans les oblasts de Kherson et de Mykolaiv, dont la moitié se trouvent dans les territoires occupés. La destruction du barrage a aggravé le problème de la perte d’apprentissage, de la crise dans l’éducation, de la détresse psychologique des étudiants et des enseignants, impactant le système scolaire, et empêchant la récupération des connaissances perdues. 

La reconstruction des établissements scolaires endommagés devrait coûter 62,37 millions de dollars. Il faudra non seulement reconstruire les écoles, mais aussi former les enseignants, rattraper le niveau des élèves et renforcer le soutien psychosocial.

En savoir plus

Le rapport d'évaluation des besoins post-catastrophe (PDNA), préparé par le gouvernement ukrainien et les agences des Nations unies en Ukraine, est un compte rendu détaillé des dommages considérables subis dans la région, englobant les infrastructures, les secteurs sociaux et productifs, ainsi que l'impact environnemental global. Il présente également les besoins financiers et les priorités pour la prochaine décennie.

Contacts presse

Thomas Mallard
Thomas
Mallard
Attaché de presse

tél: +33145682293

Zhanna Sirkovych
Zhanna
Sirkovych
Communication Officer, Kyiv Desk