Un projet visant à réduire la violence dans l’éducation au Bénin reçoit le Prix UNESCO-Hamdan

Les programmes ont permis de former plus de 4 500 enseignants, de sensibiliser 2 500 parents et d’atteindre plus de 250 000 enfants.

« Il était évident pour moi que l’apprentissage par le dialogue et l’interaction serait plus propice à la promotion de la paix sous toutes ses formes » a déclaré Delia Mamon, fondatrice et présidente de l’un des lauréats du Prix UNESCO-Hamdan pour le développement des enseignants 2022.

Le projet « Apprendre en paix, Enseigner sans violence » qui a été primé est un programme pédagogique inédit développé par la Fondation Graines de Paix.

Bien qu’il soit basé sur des approches testées en Suisse, en France et en Côte d’Ivoire, le projet est ancré dans le contexte local. La prémisse est que les enfants apprennent mieux, qu’ils réussissent et s’épanouissent mieux lorsqu’ils grandissent dans un environnement non violent. 

Au cours des 15 dernières années, Graines de Paix a produit des programmes pédagogiques innovants en réponse aux problèmes de violence, dans le but de prévenir la radicalisation et de favoriser le bien-être, une culture de paix, de sécurité, d’équité et d’inclusion. Les enseignants apprennent à abandonner les postures autoritaires punitives violentes pour adopter des postures positives qui responsabilisent tous les élèves.

Delia Mamon est convaincue que les enfants apprennent plus vite et qu’ils retiennent mieux lorsqu’ils se sentent en paix, valorisés et émotionnellement en sécurité. « Dès le début, mon objectif a été de trouver de meilleurs moyens de résoudre les phénomènes de violence et de guerre par le biais de l’éducation. Il fallait une conception éducative qui intégrerait le développement des élèves en renforçant les valeurs humaines et leur estime de soi, par le renforcement de leurs compétences socio-émotionnelles et de leurs capacités de réflexion. En particulier, les formations offertes aux enseignants devaient les doter de pédagogies expérientielles qui encouragent le dialogue entre les élèves » a déclaré Delia.

Le projet, qui œuvre en collaboration avec les ministères nationaux, a pour objet de transformer la façon dont les enseignants sont formés et enseignent. Le cœur de leur mission est d’aller au-delà de la simple transmission de connaissances de base. Dans le contexte d’un pays exposé aux conflits, le projet se concentre sur le rôle crucial des enseignants pour assurer un avenir stable et durable.

Les formations permettent aux enseignants de découvrir émotionnellement la souffrance des enfants en classe et à quel point la prise en compte des élèves est indispensable pour le développement de l’excellence. Ils apprennent également à utiliser des activités scolaires enrichies qui permettent à leurs élèves de développer leur intelligence émotionnelle et leurs compétences de discernement.

L’accent mis sur les méthodes pédagogiques privilégie un apprentissage actif et interactif des élèves en utilisant des pratiques participatives, collaboratives et de prise de décision commune.

De cette façon, les enseignants sont mieux en mesure d’identifier, de comprendre et de définir les situations de violence et de discrimination. Les parents sont également sensibilisés aux conséquences de la violence en milieu éducatif sur la réussite et le développement de l’enfant et encouragés à adopter des alternatives à la violence à la maison.

Après trois ans d’élaboration et de mise en œuvre de projets dans le Nord du Bénin (primaire) et le Sud (préprimaire), le programme est maintenant renforcé et élargi.

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Décerné tous les deux ans, le Prix UNESCO-Hamdan pour le développement des enseignants récompense des pratiques exceptionnelles et innovantes liées aux enseignants afin que leurs enseignements puissent être partagés et diffusés. Le prix s’élève à 300 000 dollars des États-Unis, répartis à parts égales entre trois lauréats.