Ce qu’il faut savoir sur l’éducation dans les situations d’urgence

Dernière mise à jour14 mars 2023

Pourquoi l’UNESCO accorde-t-elle une telle importance à l’éducation dans les situations d’urgence ?

L’éducation est un droit humain fondamental. Pour les enfants et les jeunes pris dans des situations d’urgence, non seulement l’éducation assure une continuité pédagogique, mais elle procure aussi un sentiment de normalité et la clé d’un autre avenir. Ce sont les connaissances, les compétences et le soutien acquis par l’éducation qui permettent aux différentes générations de survivre aux crises et d’emmener le monde vers un avenir durable. Ceci est particulièrement vrai pour les groupes vulnérables que sont les filles, les migrants, les réfugiés et les personnes en situation de handicap. Pour l’UNESCO, l’éducation constitue un besoin fondamental immédiat et urgent dans les situations de crise, au même titre que l’alimentation et les services de santé qui doivent faire partie de la réponse humanitaire. Depuis 1950, l’UNESCO œuvre dans le domaine de l’éducation dans les situations d’urgence (ESU) pour éviter que le droit des personnes à l’éducation ne soit pas entravé en situation d’urgence.

Quel est l’effet des situations d’urgence et des crises sur les systèmes éducatifs ?

En situation d’urgence et de crise, la préparation et la résilience des systèmes éducatifs sont mises à rude épreuve. En 2019, 127 millions d’enfants et de jeunes en âge d’être scolarisés dans le primaire et le secondaire, vivant dans des pays touchés par une crise, n’étaient pas scolarisés, soit près de la moitié de la population mondiale non scolarisée. À son point le plus fort, la COVID-19 a exacerbé cette tendance, empêchant la scolarisation de 1,3 milliard d’apprenants à travers le monde. À l’échelle mondiale, les situations d’urgence et les crises entraînent non seulement la fermeture des écoles et des attaques contre les établissements d’enseignement, mais elles se traduisent aussi par une réduction du financement de l’éducation, ce qui a finalement un impact sur la qualité de l’éducation. Aux niveaux régional et national, les situations d’urgence et les crises exacerbent les inégalités préexistantes et réduisent encore l’accès à l’éducation des groupes les plus marginalisés. Les situations de crise entravent souvent la capacité de planification des gouvernements nationaux. L’UNESCO travaille en étroite collaboration avec les ministères de l’éducation ainsi qu’avec ses partenaires au sein de mécanismes régionaux et internationaux, pour permettre la poursuite d’une éducation de qualité, inclusive et équitable, même dans des circonstances difficiles.

Comment l’UNESCO soutient-elle les pays ?

L’UNESCO crée une passerelle entre l’intervention humanitaire et le développement à long terme par l’éducation. Plus précisément, l’Organisation coopère avec les ministères de l’éducation pour identifier les priorités et élaborer des plans et des programmes d’enseignement sensibles aux crises qui répondent aux besoins immédiats et renforcent la résilience des enfants et des jeunes, l’accent étant mis sur les plus vulnérables. Son engagement à protéger l’éducation pendant les conflits armés se reflète dans la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. L’UNESCO aide également les pays à remédier au manque de données précises, fiables et actualisées qui sont d’une importance capitale dans la conduite de réponses éducatives efficaces. Avec ses partenaires, l’UNESCO crée et offre aux enfants, aux jeunes et aux adultes des possibilités d’apprentissage formel et informel dans les situations d’urgence. Elle s’efforce également de fournir des connaissances et des compétences vitales et un soutien psychosocial aux personnes touchées par une crise. En tant que pilier de la formation continue, les enseignants bénéficient d’un soutien technique et d’une formation appropriés.  

Comment l’UNESCO travaille-t-elle en coordination avec les États membres et les partenaires ?

L’UNESCO est un membre actif de différents mécanismes de coordination mondiaux, régionaux et nationaux. À l’échelle mondiale, l’UNESCO est un membre important du Centre mondial de Genève sur l’éducation en situation d’urgence et de la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques. Dans le cas de réponses humanitaires, l’UNESCO œuvre par le biais des Clusters éducation mondiaux et nationaux. Au niveau régional, l’UNESCO participe au Processus de Quito en Amérique latine pour répondre à la crise migratoire vénézuélienne. Par l’intermédiaire de ses commissions nationales, l’UNESCO travaille directement avec les ministères de l’éducation pour ce qui concerne la planification et le renforcement des capacités. S’appuyant sur le soutien de donateurs comme Education Cannot Wait et le Partenariat mondial pour l’éducation, ainsi que de donateurs comme la Suède et le Japon, l’UNESCO est en mesure de mettre en œuvre des programmes d’urgence sur le terrain, en collaboration avec des partenaires de la famille des Nations Unies, des organisations non gouvernementales et du secteur privé.

Quelles sont les initiatives phares de l’UNESCO ?

L’UNESCO agit en première ligne dans les crises humanitaires les plus aiguës au monde, par exemple en Afghanistan et en Ukraine. L’Organisation apporte aussi un soutien constant aux pays qui traversent des conflits et des crises prolongés, comme l’Irak et la Syrie. L’action de l’UNESCO couvre différents types d’urgences, y compris la réponse à l’impact du changement climatique, en œuvrant pour la réduction des risques de catastrophe dans l’éducation. Enfin et surtout, l’UNESCO travaille avec les États membres pour renforcer les capacités des ministères de l’éducation dans les domaines des données ESU et de la protection de l’éducation contre les attaques.