Évaluer pour améliorer les résultats d’apprentissage

Au niveau du système, l’évaluation de l’apprentissage est un moyen de comprendre, mesurer et améliorer la qualité et l’équité de l’éducation, en s’appuyant sur la collecte, la recherche, l’analyse, la diffusion et l’utilisation à grande échelle d’informations provenant de sources multiples, sur ce que les apprenants savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils ont appris, les différents facteurs qui ont un effet sur leur apprentissage et de quelle manière, ainsi que la répartition de ces compétences entre différents groupes d’apprenants. Ceci fait partie du processus de suivi et d’évaluation qui a pour but d’évaluer le niveau de performance du système éducatif dans l’obtention des acquis d’apprentissage escomptés. Les données probantes et les enseignements dégagés des évaluations de l’apprentissage constituent un fondement solide servant à l’élaboration des politiques et des stratégies plus efficaces qui s’efforcent d’améliorer le curriculum, la pédagogie, les ressources éducatives et toutes les autres conditions connexes et permettent d’obtenir de meilleurs résultats d’apprentissage, en harmonie avec la vision et les besoins de chaque pays.

Au niveau individuel, la compréhension des élèves, leurs besoins d’apprentissage et leurs progrès scolaires sont évalués par les enseignants pendant une leçon, un module ou un cours afin de recueillir des informations détaillées susceptibles d’améliorer l’instruction et l’apprentissage des élèves pendant l’enseignement et l’apprentissage (évaluation formative). Une évaluation est également réalisée à la fin d’une période d’enseignement spécifique, généralement à la fin d’un projet, d’un module, d’un semestre, d’un programme ou d’une année scolaire pour évaluer les progrès et les résultats d’apprentissage.

L’évaluation de l’apprentissage met en œuvre un large éventail de méthodes et d’outils servant à mesurer le niveau de maîtrise des connaissances et/ou des compétences des élèves. Il s’agit généralement de mesurer leur performance et de comprendre les processus et les contextes qui sont propices ou au contraire entravent leurs progrès et leur réussite. L’approche, les méthodes et les outils d’évaluation sont variés, qu’ils soient formels ou informels, à enjeu élevé ou faible, anonymes ou publics, individuels ou collectifs, et souvent limités par la capacité technique et financière des personnes qui pratiquent l’évaluation.

Les données recueillies lors des évaluations de l’apprentissage fournissent des informations, des idées et des preuves essentielles pour la prise de décision dans les domaines de la certification et de la validation de l’apprentissage, pour l’amélioration du curriculum et de la pédagogie et pour l’affectation des ressources entre un éventail de parties prenantes : apprenants et leurs familles, enseignants, administrateurs scolaires, prestataires de services et communautés locales. Ces données, associées aux autres données sur l’éducation qui sont analysées et contextualisées, fournissent également des informations et des preuves précieuses pour définir des orientations et concevoir des interventions visant à résoudre les problèmes et les défis systémiques. De nombreux pays, en particulier ceux à revenu faible ou intermédiaire, sont encore aux prises avec une pénurie de données sur l’apprentissage des élèves et n’ont pas la capacité de générer des connaissances et de prendre des décisions judicieuses en matière d’éducation et d’apprentissage. En Afrique subsaharienne en particulier, les données manquent pour plus de la moitié des enfants en âge d’être scolarisés, ce qui empêche d’évaluer la proportion d’élèves qui acquièrent un niveau de compétence minimum. Sans une collecte régulière des données d’apprentissage, il est impossible de savoir si les pays sont sur la bonne voie pour atteindre les objectifs d’apprentissage tels que définis dans les cibles de l’ODD, ou pour répondre efficacement à des crises d’apprentissage de l’ordre de celles causées par la pandémie de COVID-19.

L’UNESCO s’est engagée à aider les États membres à développer des systèmes éducatifs assurant à tous un apprentissage tout au long de la vie inclusif et de qualité. Grâce à son vaste réseau d’instituts spécialisés, de bureaux régionaux et nationaux et aux sections de l’éducation au Siège, ce soutien s’étend sur une large gamme de domaines tels que l’évaluation des acquis d’apprentissage (par exemple, ERCE, RAMAA) ; le renforcement des capacités individuelles et institutionnelles  (par exemple, les formations annuelles UNESCO-IIPE, les outils de formation pour le développement du curriculum) ; la consolidation et la normalisation des données (par exemple, la construction de tables de concordance pour comparer les résultats de différentes évaluations de l’apprentissage) ; la recherche et l’analyse (par exemple, l’analyse des liens entre l’évaluation de l’apprentissage et le curriculum, pour aider les pays à prendre en compte des problématiques difficiles dans leurs processus de renouvellement et d’élaboration des programmes d’enseignement) ; ainsi que le partage des connaissances et le réseautage (par exemple NEQMAP, TALENT).