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La culture dans le Programme 2030

La culture dans les Examens nationaux volontaires

L’inclusion sociale est au cœur du Programme 2030, qui inclut les peuples autochtones. À ce titre, l'ensemble des 17 objectifs et cibles de développement durable sont pertinents pour l'autonomisation, l'inclusion et l'engagement des peuples autochtones. Néanmoins, il existe également six références directes aux peuples autochtones dans le Programme2030, notamment en ce qui concerne l'objectif 2 sur la production agricole des petits exploitants autochtones et l'objectif 4 sur l'égalité d'accès à l'éducation pour les enfants autochtones.

Dans leurs examens nationaux volontaires (ENV), plusieurs États membres soulignent les efforts qu’ils déploient pour offrir une protection juridique aux communautés autochtones dans le cadre de lois spécialisées ou de constitutions, tandis que d'autres citent des initiatives liées à l'ODD4 (éducation), telles que des bourses d'études et des programmes d'enseignement autochtones dans les écoles nationales. Par ailleurs, les ENV font régulièrement état des relations des populations autochtones avec la terre, les ressources et la production agricole, ainsi de programmes de protection de la langue, en lien avec l'éducation ou avec l'inclusion sociale. Une dernière série de politiques fait référence à leur autonomisation économique, ou encore aux opportunités offertes aux jeunes et aux femmes.

Instruments juridiques pour les droits autochtones

L’Inde mentionne de manière explicite les droits autochtones dans sa Constitution mentionne notamment en termes d’interdiction de la discrimination, tandis que le Guatemala met en exergue la promulgation de la loi contre la discrimination raciale pour les droits des autochtones. L’ENV du Mexique met en avant la réforme constitutionnelle pour la reconnaissance des peuples afro-mexicains et des communautés autochtones, ainsi que la loi pour la sauvegarde des connaissances, de la culture et de l'identité des peuples et communautés autochtones et afro-mexicains (2021). Le rapport mentionne également le financement des écoles autochtones en matière d'éducation et de formation musicale, dans le cadre de son programme sectoriel sur la culture. La Suède et la Norvège font état de plusieurs efforts consentis pour renforcer les droits des peuples autochtones Sami, le dernier pays mentionné visant également à harmoniser ces initiatives avec les ODD à travers des normes et directives éthiques et mentionnant l’obligation pour les responsables nationaux de consulter les peuples autochtones dans les processus décisionnels qui affectent leurs droits. Par ailleurs, le Paraguay mentionne le programme Articulation des femmes autochtones (Articulación de Mujeres Indígenas de Paraguay en espagnol) établi pour promouvoir l’implication des femmes autochtones dans les institutions publiques et organisations nationales et internationales, afin de défendre les droits des communautés qu’elles représentent.

L’ENV du Paraguay souligne son mécanisme constitutionnel d’octroi de droits fonciers aux groupes autochtones sur leurs terres, pendant que le Guatemala cite sa politique publique en faveur des femmes rurales indigènes pour l’accès aux terres et aux ressources en vue de leur autonomisation sociale et économique. L’Inde met en avant sa loi sur la reconnaissance des droits forestiers en matière de propriété foncière, d’accès aux terres et de collecte des ressources, tandis que la Suède souligne son mécanisme international de régimes fonciers applicables aux terres et aux forêts, qui soutient l’inclusion des populations autochtones dans l’administration des ressources foncières, la fourniture de services écosystémiques et la préservation de la biodiversité. Par ailleurs, la Norvège met en exergue l’importance des savoirs autochtones sur les terres et les ressources, tels que les stratégies d’adaptation solidaires, communautaires et naturelles, exploitables dans la lutte contre le changement climatique. L’ENV de l'Australie met en relief les savoirs aborigènes en matière de ressources terrestres et maritimes, ainsi que de biodiversité, en faisant état d’une reconnaissance des droits de propriété autochtone et de lois spécifiques pour la protection des sites du patrimoine aborigène.

 

 

Inclusion des communautés autochtones par l'éducation

Le Népal et l’Inde mettent tous deux en avant des programmes sectoriels de subventions et de bourses d’études à l’endroit des communautés indigènes. Dans le cadre de son plan national pour les populations autochtones, le Paraguay cite la création de la Direction générale de l’éducation scolaire autochtone. L’ENV du Costa Rica fait également état de programmes éducatifs visant l’inclusion de nouveaux programmes d’enseignement de la langue et de la culture autochtones mis en œuvre dans plus de 60 écoles. En outre, le Viet Nam met en relief son appui à 184 clubs de lecture pour enfants de villages, au sein desquels les mères des minorités ethniques aident à la pratique de la lecture, soulignant que ce programme a contribué de manière significative à l’amélioration de la compréhension de lecture d’environ 5 682 enfants et a été intégré dans le système éducatif national.

La protection de la langue au cœur des politiques autochtones

L’Algérie mentionne sa traduction du Programme 2030 en langue amazighe afin de sensibiliser tous les citoyens aux Objectifs du développement durable. La Tunisie et la Micronésie soulignent que les langues autochtones font partie intégrante et fondamentale de leur identité, la langue amazighe étant reconnue dans le premier pays cité et dix-sept langues autochtones officielles étant reconnues dans le second. Par ailleurs, l’ENV de la Fédération de Russie met l’accent sur la création d’un fonds spécial pour la recherche sur les langues et la culture autochtones, ainsi que pour l’élaboration de manuels et de guides sur les langues autochtones. En parallèle, le Guatemala met en avant son initiative de cartographie des langues autochtones du pays, première étape vers leur reconnaissance officielle.

Politiques publiques pour l’inclusion : Autonomisation économique, jeunesse et genre

L’ENV de la Fédération de Russie fait mention du soutien apporté à la production locale de produits agricoles autochtones, comme en témoigne l’investissement dans les bétails de rennes et de cerfs communs de Sibérie, en vue de l’emploi et de l’augmentation des revenus (ODD 2). En outre, le plan de développement social et économique de la Bolivie pour 2025 donne la priorité aux petits agriculteurs autochtones soutenir la sécurité alimentaire et l’économie. Par ailleurs, l’Afrique du Sud souligne le rôle fondamental des connaissances autochtones avec notamment un accord de partage de bénéfices sur la commercialisation des plantes médicinales autochtones. La Guyane mentionne le programme d’apprentissage entre pairs et d’échanges baptisé « Hinterland Employment Youth Service », qui vise à promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes autochtones, tandis que le Venezuela souligne plusieurs efforts financiers consentis pour stimuler la production artisanale des femmes autochtones. Enfin, l’ENV de la République démocratique du Congo met en relief la mise en œuvre de plusieurs plans et programmes pour l’inclusion des autochtones à l’école, l’accès à la santé, aux services d’assainissement, à la terre et aux ressources, aux institutions financières, et pour la défense de leur identité culturelle.


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