2023 World Press Freedom Day Global Conference

Histoire

La Journée mondiale de la liberté de la presse met l’accent sur la liberté d’expression en tant que moteur des droits de l’homme

Cette année, la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse s’est concentrée sur le rôle de la liberté d’expression et de la presse libre et indépendante dans la garantie des droits de l’homme. La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a inauguré l’événement dans la salle de l’Assemblée générale des Nations Unies, en présence de plus de 1 000 participants. La célébration a marqué le 30e anniversaire de la proclamation du 3 mai comme Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale de l’ONU en 1993.

L’événement a été marqué par les interventions de militants des droits de l’homme, de défenseurs de la liberté de la presse et de représentants des médias tels que A.G. Sulzberger, Président et éditeur du New York Times, Agnes Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International, Yalitza Aparicio, Ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO pour les droits des peuples autochtones, Almar Latour, éditeur du Wall Street Journal et PDG de Dow Jones, Masih Alinejad, militante des droits des femmes, Samantha Power, Administratrice de l’USAID, et Felipe Neto, personnalité brésilienne influente.

Les discussions ont porté sur la manière dont le rôle d’une presse indépendante aide ces organismes et dont la jouissance de la liberté d’expression les soutient dans leur plaidoyer pour la défense des droits de l’homme, tels que la liberté d’expression, la liberté artistique, l’égalité des genres et les droits des peuples autochtones. Comme le montre une étude publiée par l’UNESCO sur la base des données de V-dem, les pays où la liberté d’expression est la plus élevée jouissent également d’un niveau de protection des droits civils, politiques, économiques et sociaux nettement supérieur.

WPFD 2023 - Performance by J. Ivy
Intervention de J. Ivy, poète primé aux Grammy Awards, lors de la session d’ouverture.

Camila Vallejo, ministre secrétaire générale du gouvernement chilien, a clôturé l’événement en annonçant que le Chili accueillerait la Journée mondiale de la liberté de la presse en 2024. Cette même année, le Chili commémorera les cinquante ans du coup d’État perpétré par les forces militaires contre le Président Allende, au cours duquel des crimes contre les journalistes et des violations des droits de l’homme ont été commis.

WPFD 2023 - Camila Vallejo
Camila Vallejo, ministre secrétaire générale du gouvernement chilien

30 ans de lutte pour la liberté de la presse

Cet événement spécial a rassemblé des représentants des médias, d’éminents journalistes d’investigation et des organisations internationales de la société civile de longue date qui ont mené le combat pour la liberté de la presse. Nombre d’entre elles se sont considérablement développées depuis l’instauration de la journée internationale il y a trente ans et ont travaillé en étroite collaboration avec l’UNESCO pour protéger la libre circulation de l’information et des idées. Cet anniversaire a été l’occasion de souligner l’importance d’une journée internationale consacrée à la liberté de la presse et de sensibiliser à la recrudescence des attaques contre les journalistes, notamment les détentions et le harcèlement.

Il y a trente ans, l’ONU instaurait la Journée mondiale de la liberté de la presse pour reconnaître le lien indéfectible existant entre la liberté des journalistes de rechercher la vérité et de la partager avec le public, et la santé des sociétés qu’ils servent.

A.G. SulzbergerPrésident et éditeur du New York Times
WPFD 2023 - A.G. Sulzberger
A.G. Sulzberger, Président et éditeur du New York Times

Le Prix UNESCO/Guillermo Cano a rendu hommage aux femmes journalistes iraniennes

Niloofar Hamedi, Elaheh Mohammadi et Narges Mohammadi ont reçu le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO-Guillermo 2023, sur recommandation d’un jury international de professionnels des médias. Les trois lauréates sont actuellement emprisonnées pour leurs reportages. La cérémonie de remise du prix s’est déroulée le 2 mai à New York, en présence de membres de la famille Cano et d’éminents journalistes membres du jury international.

Nous espérons que ce prix ne mettra pas seulement en lumière le travail de ces trois femmes courageuses, mais qu’il soulignera l’urgence d’une action collective mondiale visant à garantir que tous les journalistes, en particulier les femmes, puissent être libres de faire ce qu’ils font le mieux : dire la vérité au pouvoir, dénoncer la corruption et les violations des droits de l’homme, nous informer de nos droits.

Tawfik JelassiSous-directeur général de l’UNESCO pour la Communication et l’Information

Engagements conjoints des organisations multilatérales

L’événement a été l’occasion de réunir les présidents de l’Assemblée générale des Nations Unies, de la Conférence générale de l’UNESCO, du Conseil économique et social et du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour publier une déclaration commune reconnaissant la contribution indispensable des journalistes à la protection des droits de l’homme.

Si les individus, y compris les journalistes, ont le droit fondamental de s’exprimer, le développement d’une culture politique fondée sur le respect et la tolérance des opinions divergentes exprimées par les divers moyens de communication, notamment la presse et les médias, est un bienfait collectif qui contribue au progrès de nos sociétés.

Présidents de l’Assemblée générale des Nations Unies, de la Conférence générale de l’UNESCO, du Conseil économique et social et du Conseil des droits de l’homme de l’ONU
WPFD 2023 - Joint commitments across multilateral organizations

Les titulaires de mandats spéciaux sur la liberté d’expression de l’ONU, de l’OEA, de l’OSCE et de l’Union africaine ont lancé un appel au respect de la liberté des médias en publiant une déclaration spéciale. Les États membres du Groupe d’amis sur la sécurité des journalistes à l’UNESCO et au siège de l’ONU à New York ont également fait une déclaration à l’occasion de cet anniversaire.

Parmi les autres initiatives, citons le lancement de Reporters Shield, un programme de protection des journalistes contre les procès en diffamation et les menaces juridiques, par l’USAID, le projet Reporting on Organized Crime and Transnational Corruption (OCCRP) et le Centre Cyrus R. Vance pour la justice internationale, ainsi que la présentation du Fonds mondial de sauvegarde du journalisme indépendant par le Fonds international pour les médias d’intérêt public.

New York : ville hôte de plus de 40 événements sur la liberté de la presse

La Conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse organisée au siège de l’ONU à New York a mobilisé de nombreuses parties prenantes new-yorkaises et internationales pour organiser des événements mettant en lumière la liberté de la presse. La ville de New York a accueilli plus de 40 événements organisés par des organisations de la société civile, des universités et des réseaux de défense de la liberté de la presse, dont l’Université de Columbia, le Comité pour la protection des journalistes, RSF, IBAHRI, la Coalition pour la liberté des médias, Al Jazeera, etc. L’inauguration du Nasdaq MarketSite a été dédiée à la Journée mondiale de la liberté de la presse lors d’un événement mémorable auquel se sont joints d’éminents journalistes à Times Square.

Plus de 20 journaux et organisations médiatiques du monde entier se sont joints à la campagne de l’UNESCO pour la Journée mondiale de la liberté de la presse « Everything is alright ». Parmi les médias participants, citons The New York Times, Le Monde, Financial Times, Wall Street Journal, The Guardian, El País, Repubblica, France Media Monde, The Hindu. Des ambassadeurs de bonne volonté de l’ONU, des journalistes et des célébrités ont partagé des messages soulignant que sans la liberté de la presse, nous ne pouvons pas défendre les droits de l’homme.