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Le syndicat des journalistes philippins prépare 35 journalistes à faire face aux défis juridiques
Ces dernières années, on a assisté à une augmentation inquiétante de l’utilisation abusive du système judiciaire visant à cibler les journalistes, souvent par le biais de poursuites stratégiques contre la participation publique et d’affaires de diffamation au pénal et au civil. Il est étonnant de constater que 80 % des pays du monde criminalisent encore la diffamation, dont 38 pays de la région Asie-Pacifique.
Dans ce contexte, l’Union nationale des journalistes des Philippines (UNJP) a mené à bien deux formations auxquelles 35 journalistes philippins ont participé en personne ou virtuellement. La formation visait à donner aux journalistes les moyens d’œuvrer dans un contexte juridique complexe, tant à l’intérieur du pays que dans le respect des normes internationales en matière de liberté d’expression et de sécurité des journalistes.
C’est l’une des nombreuses étapes vers le renforcement de la sécurité et du bien-être des journalistes aux Philippines. L’UNJP est en première ligne et connaît mieux que quiconque les défis auxquels les journalistes sont confrontés aux Philippines - du harcèlement en ligne et de la violence physique à, de plus en plus, l’utilisation (abusive) de mesures juridiques portant atteinte à la liberté d’expression. Ce dernier phénomène est malheureusement en train de devenir une tendance dans le monde entier.
La formation s’est concentrée spécifiquement sur la fourniture aux journalistes d’informations pratiques pour les aider à comprendre leurs droits en tant que membres de la presse, les principaux défis juridiques affectant leur capacité à jouer leur rôle librement et en toute sécurité, et la manière d’anticiper et de répondre aux menaces juridiques potentielles ou existantes, avec un accent particulier sur les questions de calomnie et de diffamation.
En permettant aux journalistes de mieux comprendre le contexte juridique dans lequel ils évoluent et les droits qui leur sont reconnus, l’UNJP renforce la capacité des journalistes et des professionnels des médias à se défendre contre les menaces, les attaques et les restrictions ou pressions indues auxquelles ils peuvent être confrontés dans l’exercice légitime de leur profession.
Ce que je retiens, c’est une meilleure connaissance des lois qui protègent les journalistes. J’ai également été correctement informée sur les moyens de documenter les incidents.
Depuis 2021, l’UNESCO et l’Union nationale des journalistes des Philippines (UNJP) collaborent pour renforcer la liberté des médias et l’accès des journalistes à l’assistance juridique et à la sécurité par le biais du Fonds mondial de défense des médias. Ce fonds a été créé dans le cadre du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, qui a fêté son dixième anniversaire l’année dernière.
À ce jour, le Fonds mondial pour la défense des médias a soutenu plus de 100 projets dans le monde entier et a bénéficié directement à plus de 3 000 journalistes, à au moins 600 avocats et à plus d’une centaine d’organisations non gouvernementales. Ce projet complète l’Initiative de l’UNESCO pour la formation des juges, qui a célébré son 10e anniversaire.
35 000 participants, notamment des partenaires du Fonds mondial pour la défense des médias, provenant de plus de 160 pays, ont participé à l’initiative au cours des dix dernières années. Ce programme innovant offre aux acteurs judiciaires une formation complète et pratique sur la liberté d’expression et les normes internationales qui la régissent.
